Salomé Zourabichvili remporte la présidentielle en Géorgie

TBILISSI (Reuters) - La candidate du Parti du rêve géorgien, au pouvoir, Salomé Zourabichvili, a remporté l'élection présidentielle en Géorgie en devançant mercredi lors du second tour le candidat d'une coalition de partis d'opposition, Grigol Vashadze, qui a refusé de reconnaître le résultat du scrutin.

D'après les résultats communiqués par la commission électorale sur son site internet, Salomé Zourabichvili a obtenu 59,6% des voix contre 40,4% pour Grigol Vashadze.

L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a estimé jeudi que les deux candidats avaient pu mener librement leur campagne électorale tout en déplorant que l'un des deux camps ait indûment bénéficié de l'appui de l'appareil étatique.

L'opposition a dénoncé les conditions dans lesquelles le scrutin s'est tenu et son candidat a refusé jeudi de reconnaître la victoire de Salomé Zourabichvili, qualifiant le second tour de l'élection de "farce criminelle organisée par le gouvernement".

"L'opposition unie demande que des élections législatives anticipées soient organisées en Géorgie", a lancé Grigol Vashadze devant des centaines de partisans réunis à Tbilissi, la capitale.

Née en France dans une famille d'émigrés géorgiens, Zourabichvili fut nommée ambassadrice de France à Tbilissi en 2003 avant de se voir accorder l'année suivante la nationalité géorgienne et d'intégrer le gouvernement du président Mikheil Saakachvili. Elle avait été élue en 2016 comme candidate indépendante au Parlement géorgien.

Le ministère français des Affaires étrangères a adressé ses félicitations à Salomé Zourabichvili, lui souhaitant une pleine réussite dans l'exercice de ses fonctions.

"La France est prête à travailler avec Madame Zourabichvili pour renforcer encore l'excellente et ancienne relation qui prévaut entre nos deux pays", a dit la porte-parole du Quai d'Orsay dans un communiqué.

La présidence géorgienne est surtout un poste de représentation, depuis que la majorité des pouvoirs exécutifs ont été transférés ces dernières années au Premier ministre. Le chef de l'Etat conserve toutefois une influence politique.

Durant la campagne électorale, Salomé Zourabichvili avait été vivement critiquée pour avoir déclaré que la courte guerre d'août 2008 contre la Russie avait éclaté parce que la Géorgie avait commis l'erreur de répondre "aux provocations russes".

Ses adversaires avaient également critiqué sa maîtrise selon eux relative de la langue géorgienne et mis en doute son patriotisme.

Au premier tour, Salomé Zourabichvili avait obtenu 38,7% des voix, contre 37,7% pour Grigol Vashadze, ancien ministre des Affaires étrangères de 2008 à 2012.

(Margarita Antidze; Jean Terzian, Eric Faye et Nicolas Delame pour le service français)