Sally Rooney écrit le sexe comme personne
Quand on lui parle de son travail, Sally Rooney s’étonne qu’on ne l’interroge que “rarement” sur la place du sexe dans ses livres, explique-t-elle au quotidien britannique The Guardian.
Pourtant, ses romans parlent d’amour, de relations échappant aux catégories traditionnelles, et de “situationships” où rien n’est vraiment sûr… Et le sexe y joue un rôle crucial.
À l’occasion de la sortie ce mardi d’Intermezzo, le quatrième roman de l’autrice connue pour Normal People, la presse étrangère s’intéresse à la façon dont le sexe est raconté par Sally Rooney. Et à ce qu’il dit de ses personnages.
Sally Rooney écrit sur les relations amoureuses contemporaines.
Et pour elle, laisser aux lecteurs “le soin d’imaginer les scènes de sexe serait une manière de [se] défiler”, livre-t-elle au Guardian.
“Dans tous les romans
de Sally Rooney,
le sexe, qu’il soit
orgasmique ou tragique
(mais jamais médiocre),
est un ressort narratif
puissant.”
Le quotidien britannique “The Times”
“Ça ne veut pas dire que mes personnages ne pensent qu’à ça, précise la romancière au Guardian, mais dans beaucoup des relations que je décris, la tension érotique ou le désir sont des moteurs puissants. Je m’étonne donc qu’on me pose rarement la question.”
Mais si Sally Rooney s’intéresse au sexe et en parle dans ses romans, de quoi est-il le moteur ? Et qu’est-ce qui fait que ça fonctionne ?
Déjà, les scènes de sexe ne sont pas gratuites, au contraire. Rooney le reconnaît auprès du New Statesman : “Si la tension sexuelle est suffisamment bien rendue, le lecteur lira presque n’importe quoi.”
Mais le sexe est surtout un moyen d’explorer davantage l’intimité des personnages, les héritages et les traumatismes qui sculptent leurs désirs, leurs relations et leur rapport au corps.
“Entre deux
conversations
sur l’art, Jésus,
la littérature
ou les pièges
de la célébrité,
ils se rendent compte
qu’ils s’aiment
et se sautent dessus.”
Le quotidien britannique “The Irish Independent”
“Je veux accompagner les spécificités des différentes formes d’intimité que partagent les personnages, assure encore la romancière au New Statesman. Et je veux que mes lecteurs se sentent, comme moi, très investis par la trace que ces personnages vont laisser ou non dans la vie de leur partenaire.”