En salle. “Le Genou d’Ahed”, de Nadav Lapid : Israël sondé jusqu’à l’os

Avec Le Genou d’Ahed, qui sort en France ce 15 septembre, Nadav Lapid livre sans doute son film le plus radical. Il y interroge sa mission de cinéaste dans l’Israël d’aujourd’hui.

Les journalistes étrangers qui ont découvert Le Genou d’Ahed au dernier Festival de Cannes, où le film a été récompensé du prix du Jury, sont ressortis quelque peu sonnés de la projection. Parmi les plus en verve, la critique du magazine américain Variety évoque un long-métrage en forme de “prise d’otages”, aux confins du “sensationnel” et de “l’insupportable”. “​Il est rare d’être confronté à une gravité aussi sincère et à un désespoir aussi frontal”, écrit Jessica Kiang.

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Le nouveau film de Nadav Lapid, Ours d’or à Berlin en 2019 pour Synonymes, est un tour de force stylistique. Cela saute aux yeux dès la séquence d’ouverture, étincelante. Mais sa raison d’être n’est pas l’esbroufe. Comme le souligne Jordan Mintzer dans The Hollywood Reporter, il s’agit avant tout pour le cinéaste israélien “d’inventer son propre langage”, incisif et percutant. Réalisé alors que Nadav Lapid faisait le deuil de sa mère, la monteuse de cinéma Era Lapid, qui avait collaboré à tous ses films précédents, “Le Genou d’Ahed offre une esthétique qui n’est qu’aspérités, hiatus, ruptures de tons et mouvements de caméras brutaux. Tout cela est aussi peu confortable qu’une articulation sans cartilage”, reprend Variety.

Le genou d’Ahed Tamimi

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