Des salariés de « Quotidien » témoignent dans « Télérama » : « C’est marche ou crève »

Dans une enquête de « Télérama », des collaborateurs de l’émission présentée par Yann Bathès sur TMC décrivent un environnement de travail défaillant.

Malgré les excellentes audiences de sa rentrée, Quotidien se retrouve sur le banc des accusés. Ce lundi 23 septembre, une série d’employés de Bangumi, la société de production du talk-show, s’expriment dans les colonnes de Télérama, où certains d’entre eux décrivent un environnement de travail défaillant et du harcèlement. L’entreprise se défend.

« C’est marche ou crève », assurent certains à l’hebdomadaire. « J’allais bosser avec une boule au ventre jusqu’au jour où je me suis dit que ce n’était plus possible », explique une employée. « C’est le fonctionnement d’une start-up, on avance à fond. Tu montes dans le train… Ou pas », ajoute un ancien collaborateur. Un ex-intermittent poursuit : « C’est beau d’afficher des valeurs, encore faut-il les appliquer. »

À Télérama, un ancien graphiste de l’émission présentée par Yann Barthès assure par exemple avoir été remercié après avoir participé à un mouvement des intermittents de l’audiovisuel, qui réclamait une revalorisation de 20% des salaires. Un débrayage d’une heure (entre 15 et 16 heures), bien avant de recevoir les rushs du programme (qui arrivent généralement en fin de journée) dont il devait s’occuper.

Le lendemain, la directrice de la post-production l’aurait convoqué dans son bureau. « Elle m’a signifié qu’elle-même et la direction souhaitaient mettre fin à ma collaboration. Elle m’a dit que j’avais trahi sa confiance et mis l’émission de la veille en danger », renseigne ce dernier.

Malgré les dires d’Audrey Maillet, la directrice juridique et responsable des ressources humaines qui affirme à Télérama n’avoir « reçu aucune alerte sur un stress ou mal-être », un salarié de Bangumi, qui produit plusieurs autres émissions en vue du moment (dont les capsules mode de Loïc Prigent), est, lui, actuellement arrêté depuis le mois de mars pour burn-out.

Sous traitement médical, celui qui souffrirait actuellement d’un « syndrome anxiodépressif avec épuisement professionnel », était jusque-là rédacteur en chef des Reportages de Martin Weill, journaliste vedette de Bangumi qui a vu se succéder trois rédacteurs en chef pour son émission en l’espace de cinq ans. L’un d’eux qualifie de « toxique » sa relation de travail passée avec le journaliste.

Le patron de Bangumi, Laurent bon, prend sa défense. À Télérama, il explique que « Martin est un journaliste brillant, exigeant, il travaille énormément aux quatre coins du monde. L’accompagner relève autant de l’éditorial que du management humain ». Une enquête interne a été menée mais sans que des faits soient corroborés, insiste la société.

De son côté, le producteur est accusé d’être inaccessible et de diriger l’entreprise d’une main de fer. « L’image du roi seul dans sa tour, c’est un fantasme. À mon poste, je ne peux pas être accessible à tous, tout le temps, et il y a des chefs de service, des rédacteurs en chef qui sont là pour faire le lien et me faire remonter les infos et les problèmes », assure-t-il.

Laurent Bon estime que travailler chez Quotidien, « c’est dur et tout le monde n’est pas forcément taillé pour ». Auquel cas, il dit accompagner et orienter les gens qui rencontrent des difficultés. Avant d’ajouter : « La vie professionnelle, c’est comme ça. On n’est ni une secte ni une famille. Nous sommes respectueux de la loi et n’avons aucune condamnation à ce jour. »

L’enquête de Télérama paraît quelques semaines après le lancement de la nouvelle saison de Quotidien qui, en matière d’audiences, a dépassé à la rentrée Touche pas à mon poste, devenant ainsi leur premier talk-show au début du mois avant d’être rattrapé par la suite par l’émission controversée de C8. Cette dernière devrait toutefois cesser d’émettre à l’antenne à la fin du mois de février 2025, la fréquence de C8 arrivant à échéance à cette date.

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