Les salariés sont dérangés toutes les quatre minutes

En Allemagne, les employés perdent un temps fou en réunions et e-mails inutiles, et sont sans cesse interrompus, rapporte Der Spiegel. Tous les mois, les employés perdent ainsi l’équivalent de trois jours de travail, selon un think tank multidisciplinaire de Berlin, expert sur le travail à l’ère du numérique et qui publie le National Welfare Index (NWI). Voici comment le Spiegel résume la situation :

“Bip, bip, bip. C’est ainsi que cela se passe toute la journée dans les bureaux allemands : les gens sont assis devant des écrans et travaillent, mais les e-mails et les messages de tchats ne cessent d’apparaître et de les arracher à leur tâche.”

Le think tank a interrogé 637 “travailleurs du savoir” et employés hautement qualifiés de 25 entreprises. Les participants devaient observer leur travail pendant une heure à six moments précis et enregistrer s’ils avaient été interrompus et à quelle occasion. De plus, il leur a été demandé d’indiquer à quelle fréquence ils travaillaient sur des tâches nécessitant de la concentration et d’enregistrer leur niveau de stress.

Comment en arrive-t-on à perdre autant de temps et d’argent ?

L’étude a conclu que le coût de ces interruptions pour les entreprises s’élevait à 114 milliards d’euros, soit un quart du budget fédéral allemand. “Comment en arrive-t-on à une somme si insensée ?” s’est demandé le Spiegel.

D’une part, les employés reçoivent un nouveau message 15 fois par heure. Cela représente trois journées de travail complètes par mois, parce qu’au-delà de l’interruption il faut 15 % de temps en plus ensuite pour se remettre au travail. “Cette ‘période de recentrage’ coûterait aux entreprises allemandes 58,5 milliards d’euros par an”, explique le magazine. D’autre part, les salariés perdent un temps fou (et donc les entreprises, de l’argent) à cause de réunions inutiles, ce qui s’est encore aggravé avec la pandémie et la généralisation des visios sur Teams, Slack ou encore Zoom. Cela représente un jour et demi par semaine et concerne principalement les niveaux supérieurs de la hiérarchie. Au total, ce temps perdu pourrait être chiffré à 55,7 milliards d’euros.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :