Salah Abdeslam et quatre accusés du procès des attentats de Bruxelles quittent la salle

Salah Abdeslam et Sofien Ayari au procès des attentats de Bruxelles, le 6 décembre.
JONATHAN DE CESARE / AFP Salah Abdeslam et Sofien Ayari au procès des attentats de Bruxelles, le 6 décembre.

JUSTICE - Pour protester contre leurs conditions d’extraction jugées « indignes », Salah Abdeslam et quatre de ses coaccusés au procès des attentats du 22 mars 2016 dans la capitale belge ont quitté ce mercredi 7 décembre la salle d’audience de la Cour d’assises de Bruxelles. « Tout ce qu’on veut c’est parler, tout ce qu’on veut, c’est se défendre », a assuré l’un d’eux, Ali El Haddad Asufi, pendant que ses voisins de box se levaient et partaient sans un mot.

Outre le Français Salah Abdeslam, le Belgo-Marocain Mohamed Abrini, le Suédois Osama Krayem et le Tunisien Sofien Ayari, tous déjà condamnés en France pour leur participation aux attentats du 13-Novembre à Paris, ont quitté le box. « Tout est fait pour qu’on se taise (...) tout est fait pour nous briser psychologiquement », a poursuivi Ali El Haddad Asufi, accusé de soutien logistique aux auteurs des attentats qui ont fait 32 morts à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem et dans le métro bruxellois.

Il a demandé « des mesures dignes », comme « tous les justiciables ». « Si personne ne parle, il ne peut pas y avoir de procès », a encore déclaré Ali El Haddad Asufi, dénonçant un « procès politique » avant de déserter le box à son tour. « Pour la cour d’assises, ce n’est pas un procès politique », a affirmé la présidente Laurence Massart. « On va tout examiner à charge et à décharge », a-t-elle insisté.

Des conditions « pitoyables » et « humiliantes »

Les protestations contre les conditions d’extraction et de transfert des sept accusés comparaissant détenus – deux autres sont libres et un dixième, présumé mort en Syrie, est jugé par défaut – avaient déjà marqué la première journée de débats lundi.

Mohamed Abrini, connu comme « l’homme au chapeau » qui a renoncé à se faire exploser à l’aéroport de Bruxelles, avait pris la parole pour critiquer des conditions de transfert « pitoyables » et « humiliantes ». Il assurait notamment avoir été détenu les yeux bandés, avec de « la musique satanique à fond » et dénonçait de nombreuses fouilles à nu.

L’avocat d’Ali El Haddad Asufi, Jonathan de Taye, avait, lui, dénoncé les génuflexions à nu et annoncé une mise en demeure du ministère de la Justice afin d’obtenir l’assouplissement des mesures de sécurité. Après cet incident d’audience, le ministère public poursuivait la lecture de l’acte d’accusation, un résumé des investigations de plus de 400 pages, devant un box quasi vide.

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