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Sainte-Soline : Les élus de la Nupes assument leur présence à la manifestation contre les bassines

« La cause est juste » et rien dans la loi ne les empêche de participer à une manifestation interdite, martèlent les élus présents lors du rassemblement samedi.

POLITIQUE - Ni remord ni regret : à Sainte-Soline, ils étaient à leur place. Les élus de la gauche, notamment insoumis et écologistes, assument leur présence à la manifestation interdite par la préfecture contre le projet de méga bassines samedi 25 mars et qui a dégénéré en violences.

La présence de ces élus issus de l’opposition de gauche a été dénoncée par le gouvernement et la majorité. La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet s’est dite « gênée », ce dimanche, de les voir à une manifestation interdite, « comme si, en tant qu’élu, on était au-dessus des lois ». Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a été plus dur, jugeant ce lundi 27 mars qu’il était « inacceptable » et « irresponsable » d’y voir des élus « essentiellement d’extrême gauche, portant l’écharpe » et qui « expliquent que le problème (des violences) c’est les policiers », malgré la « présence de centaines de personnes qui viennent de l’étranger pour casser du policier ».

Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, Clémence Guetté comme Sandrine Rousseau restent de marbres. « Ce n’est pas un délit de manifester et de participer à une manifestation qui est interdite. Chacun fait son choix », réplique la députée LFI sur RTL ce lundi 27 mars. Sa collègue EELV avance la même défense : « Il n’y a pas d’interdiction à aller sur un terrain privé et à être présent. (...) J’ai déjà été à des manifestations interdites et j’y retournerai autant que de besoin », réplique Sandrine Rousseau sur Public Sénat.

« Ces rassemblements sont d’utilité publique »

Pour Clémence Guetté, « il était important pour nous d’y être, en tant que parlementaires, à cette manifestation, parce que la cause défendue là-bas est juste ». Quant à Sandrine Rousseau, elle juge sa présence d’autant plus justifiée que l’opposition aux méga bassines relève de l’écologie : « C’est une priorité numéro 1 pour nous qui est “Comment maintient-on un partage de l’eau alors qu’elle se raréfie ?” Ces rassemblements sont d’utilité publique », martèle-t-elle.

Selon un bilan actualisé dimanche en fin de soirée, deux gendarmes blessés grièvement « sont désormais en urgence relative », tandis que le pronostic vital d’un manifestant était toujours engagé. Au total, 47 militaires et sept manifestants ont été pris en charge par les secours à l’issue du rassemblement dans les Deux-Sèvres.

À gauche, plusieurs responsables politiques ont fustigé la stratégie policière. « 4 000 grenades ont été tirées, ça veut dire environ une par seconde. On avait le sentiment d’être dans une scène de guerre », dénonce Clémence Guetté. « Avec les élus on n’était pas en première ligne, on était derrière. On était ceints de nos écharpes donc extrêmement visibles et on a vu débouler des gendarmes en quad qui, grosso modo, nous ont tirés dessus des grenades et des gaz lacrymogènes », décrit-elle.

Elle a annoncé que son groupe LFI allait demander une commission d’enquête parlementaire sur les choix « opérés en termes de maintien de l’ordre ». Néanmoins, les insoumis ayant déjà utilisé leur droit de tirage, une telle demande n’est pas près de voir le jour sur cette session parlementaire, à moins qu’un autre groupe de la NUPES ne s’en saisisse.

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