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A Saint-Martin: «Partez d’ici, si vous n’êtes pas sûr de votre maison. Ça va frapper aussi fort qu’Irma»

Après le passage de l'ouragan Irma dans le quartier de Sandy Ground à Saint-Martin, le 18 septembre.

Sur l'île, la population se prépare, entre fatalisme et peur, à affronter le cyclone Maria.

Sur la petite terrasse d’Alain, c’est radio cyclone. Un vieux transistor récupéré dans le cagibi crachouille Urgence Ile du nord, la fréquence spécialement créée pour les ouragans. A quelques minutes de l’arrivée du cyclone Maria, l’urgence n’est pas tant de se calfeutrer que de glaner les dernières nouvelles des autres îles des Caraïbes. Une constellation de communautés vit à Sandy Ground, l’un des quartiers les plus défavorisés de Saint-Martin, situé sur un bac de sable près de la mer. Du coup, Alain est harcelé de questions. Diego veut savoir où en est la Dominique, Gilbert s’intéresse à la Guadeloupe. Quant à Firmin, c’est Haïti qui le turlupine. «Vous allez me faire craquer là», rit Alain, en servant un café instantané.

Aidé par un voisin, il finit par écailler un fil électrique pour ne récupérer que le métal central avec lequel il forme une antenne qu’il pose sur le transistor. Le son monte de plusieurs niveaux. «C’est bon là ? Vous êtes contents ? », s’esclaffe-t-il à nouveau. A une dizaine de mètres, le front de mer commence à se déchirer. Le ciel noircit et les nuages semblent si bas qu’ils pourraient caresser la nuque. Les vagues déferlent contre la digue en béton de la maison de Jocelyne. Cette infirmière de l’hôpital public de Marigot range le stock de médicaments et de vêtements collectés afin d’éviter qu’ils ne prennent l’eau. Philosophe, elle dédramatise : «C’est un nouveau moment difficile à passer mais après Irma, on ne voit pas ce qui pourrait nous arriver de pire ». Ici, la mer est tout de même entrée dans toutes les pièces. Un voilier de 15 mètres a également ripé contre la digue avant d’éventrer le salon de la maison voisine.

Vers 9 heures, heure locale, un contingent du service militaire adapté (RSMA) apparaît comme par magie. Les jeunes, venus de toutes les collectivités d’outre-Mer, aident au déblaiement des rues bardées de déchets de Sandy Ground. (...)

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