Saint-Martin Une île, plusieurs mondes

L’ouragan a dévoilé les inégalités économiques et sociales qui minent la partie française de ce territoire des Antilles. Entre immigrés, locaux et métropolitains, l’après-Irma ne sera pas le même pour tout le monde.

Les Saint-Martinois ont coutume de dire qu’il y a plus de frontières sur leur île que dans toutes les Amériques. Ajoutez-y un cyclone de force 5 et la maxime devient plus vraie que nature. Saint-Martin est une constellation. Les frontières y sont physiques - l’île est partagée entre la France et les Pays-Bas -, linguistiques - on parle français, anglais, espagnol, créole, néerlandais, papiamiento - et surtout sociales. Parfois, il suffit d’à peine 500 mètres pour passer d’une gated community (résidence fermée et sécurisée) peuplée de «métros» (métropolitains), à un quartier populaire qui rappelle les faubourgs de Kingston, la capitale de la Jamaïque. Pour compliquer les choses, ici, au moins trois populations - les Saint-Martinois «de souche», les métros et les immigrés - vivent côte à côte. Et la frontière sociale ne se résume pas à un strict clivage entre Noirs et Blancs.

Bien que les autorités s’en défendent, il existe bien un Saint-Martin à deux vitesses, comme il existera sans nul doute, pour des raisons administratives et structurelles, une reconstruction à deux vitesses. Ainsi, parcourir la seule route de l’île, longue d’une trentaine de kilomètres, permet de plonger dans la «société la plus balkanisée de la Caraïbe», dixit Thierry Nicolas, chercheur à l’université de Guyane. Sur les quasi 40 000 habitants que compte aujourd’hui la partie française de Saint-Martin, on estime à un gros tiers le ratio d’immigrés venus d’Haïti ou de Jamaïque durant le boom immobilier des années 80. Une population reléguée dans des zones extrêmement paupérisées, où, en outre, les clandestins sont légions.

«On bosse, nous, au moins»

Jeudi matin, c’est jour de réouverture à Marigot. Le Super U de la plus grande ville de l’île est enfin réapprovisionné, et les pouvoirs (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Macron a dormi dans un vrai lit
Levothyrox : la ministre annonce le retour de l'ancienne formule
Violences verbales sur les enfants Drames de piques
«La véritable maltraitance est ailleurs»
M’jid El Guerrab, un député entre blessures et coups