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Saint Etienne, la pop à la périphérie

«Home Counties», neuvième album du groupe londonien formé en 1988, exhale dans ses ritournelles enivrantes un parfum amer d’époque.

En 1993, David Bowie enregistrait la bande-son d’une série de la BBC, The Buddha of Suburbia, conte d’escapisme qui suivait un jeune liquéfié par l’ennui dans sa banlieue. A la même époque, Blur comme Weezer parfumaient leur pop du fumet des sunday roasts des lendemains de cuite au pub. C’est au tour du trio londonien Saint Etienne, avec son neuvième album, Home Counties, vingt-six ans après le premier (Foxbase Alpha), de chanter ces périphéries dont seule la culture pop paraît pouvoir débétonner les rêves.

Ces amoureux de football eurent beau signer un grand monument de pop britannique, ils restèrent quelque peu hors-jeu, documentant amoureusement une pop cosmopolite s’étirant des années 60 à aujourd’hui.

Avec leur légèreté imbattable, leurs mélodies antidatées et souvent dansantes, ils déversèrent discrètement une glu et un certain vernis à cet édifice branlant et indélimitable qu’est la pop. L’un des membres, Bob Stanley, autant critique musical qu’il est musicien, a fait de la définition de la pop son obsession, compressant son histoire en un ouvrage appelé Yeah Yeah Yeah. Avec son ami d’enfance Pete Wiggs, il a grandi dans le Surrey, et formé avec l’inconfondable Sarah Cracknell, originaire de Windsor, dans le Berkshire, ce groupe semi-amateur. Sur le terrain de leur enfance, ces Home Counties qui encerclent Londres et ont fait marquer des points au Brexit, ils renouent avec leur plongeoir pour l’évasion. Sur Dive, ils flottent à l’aise dans un bassin d’italo-disco. L’enivrante Sarah Cracknell, qui porte depuis toujours le boa à plume comme personne, se lance dans un cabaret sophistiqué et aérien sur Train Drivers in Eyeliner où flotte le souvenir du musicien Nick Sanderson - à l’instar de Didier Wampas pointant à la RATP, celui-ci avait, en parallèle de sa vie de musicien pour The Jesus And Mary Chain et d’autres, pris les manettes (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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