Saigon, c’est de la bombe yéyé

Dans les années 60, la capitale du Sud-Vietnam s’est jetée à corps perdu dans les bluettes groovy. Un album en témoigne.

Depuis une quinzaine d’années, les disques consacrés aux scènes branchées sur les sons des sixties - hors de la sphère occidentale - font masse et connaissent un succès relatif dans les bacs. Si l’exemple le plus frappant reste sans doute l’âge d’or musical que connut la capitale éthiopienne Addis-Abeba, pratiquement tous les pays ou métropoles du monde semblent avoir bénéficié d’une compilation ad hoc : de la Zambie au Pérou, de Séoul à Téhéran, les chercheurs de sons ont documenté ce phénomène, rappelant que la dite globalisation n’est pas un concept né avec Internet puisque la radio a largement diffusé ces «bonnes» nouvelles.

L’Asie du Sud-Est, à l’heure de la décolonisation, n’y a pas échappé, notamment grâce aux labels Subliminal Sounds et Sublime Frequencies. C’est d’ailleurs cette dernière maison qui signa une remarquable sélection autour du Saigon rock et psyché, dont la cote ne cesse de grimper depuis. Dans un sillon parallèle, la nouvelle livraison du label Infracom tend à démontrer qu’il existait alors au Vietnam une extrême variété d’influences, de la variété yéyé à la soul plus désaxée.

Son concepteur Jan Hagenkötter, qui longtemps fut l’une des têtes de pont outre-Rhin de la scène electro-jazz avant de déménager quelque temps au Vietnam, insiste sur cet aspect, rappelant qu’avant les Etats-Unis, la France demeurait encore une référence dans le Saigon bientôt pris par les Nord-Vietnamiens. Il voit dans cette période, entre 1965 et 1975, un âge d’or dominé par des chanteuses qui ont exercé leurs talents dans la vie nocturne, peuplée de cabarets et clubs en tout genre. A l’instar de Carol Kim, qui ouvre les festivités avec une bluette groovy à souhait qui contraste avec l’ambiance de la ville en 1974 !

Relecture de la tradition des chansons locales, à l’aulne d’un garage surf rock vs easy jazz, le duo Duy Quang et Thaï Hien Bai That suit (...)

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