Publicité

Sahel. Macron suspend les opérations armées conjointes au Mali : erreur ou risque calculé ?

Une semaine après le nouveau coup d’État perpétré par les militaires au Mali, la France a suspendu temporairement ses opérations militaires avec les forces maliennes au Sahel. Si ce geste est en partie une erreur, estime Le Djely en Guinée, il devrait toutefois permettre aux dirigeants africains de prendre leurs responsabilités.

Il ne se sera même pas déroulé une semaine entre les menaces proférées par le président Emmanuel Macron le 30 mai 2021 [dans une interview accordée au JDD, il a déclaré que la France retirerait ses troupes si le pays allait dans le sens d’un islamisme radical] et l’annonce, ce jeudi 3 juin, par le ministère des Armées, de la suspension des opérations militaires conjointes de la France avec le Mali.

C’est dire que les autorités françaises ont très mal accueilli le second coup d’État du colonel Assimi Goïta, le 24 mai. Au point de prendre une décision aussi radicale dont les conséquences peuvent pourtant être préjudiciables aux intérêts français dans la sous-région. Mais c’est à l’ensemble du continent africain qu’Emmanuel Macron lance un défi avec cette rupture brusque. Et il serait souhaitable qu’il y apporte les réponses appropriées, au-delà du souverainisme creux.

Un boulevard pour la Russie

La traduction de la menace du président français en acte renvoie à une attitude émotive de la part des autorités françaises. Qu’Emmanuel Macron ait mal supporté le coup de force du 24 mai qui a renversé le président Bah N’Daw, est une chose à la limite compréhensible. Qu’il mette la pression pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel au Mali, cela aussi est parfaitement admissible.Mais qu’il décide sur un coup de tête de suspendre les opérations militaires conjointes avec le Mali, ce n’est pas très réfléchi. Car si cette décision devait se traduire par une dégradation plus poussée de la situation sécuritaire –

[...] Lire la suite sur Courrier international

À lire aussi :