Sahel. Au Burkina Faso, les habitants pris dans l'enfer terroriste

Paisibles il y a encore peu, des régions entières du Burkina Faso sont devenues des zones grises, en proie aux attaques terroristes incessantes. Un journaliste du Guardian s’est exceptionnellement rendu à la rencontre de leurs habitants. Témoignages.

La route montant vers Kaya a beau ne plus être sûre, ils sont des milliers à l’emprunter chaque jour. Ils la parcourent à pied, agglutinés sur des scooters ou flanqués d’ânes qui traînent leurs charrettes. On voit partout des femmes et des enfants. Les hommes ne sont pas là : ils cherchent du travail, se cachent ou, pour certains, sont morts.

Pays de 19 millions d’habitants, enclavé, au cœur de l’Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso était réputé il y a peu encore pour être une jeune démocratie, stable et dynamique. Aujourd’hui, cet État ne cesse d’être attaqué depuis l’est et le nord. Des groupes armés, dont certains se revendiquent d’Al-Qaida et de l’État islamique, pratiquent des massacres systématiques. Soldats, enseignants, professionnels de santé et fonctionnaires sont chassés de vastes territoires.

“Nous sommes arrivés à un point où l’existence même du pays est en jeu”, constate Zéphirin Diabré, président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), un parti d’opposition. “Officiellement, aucune zone n’est tombée aux mains des terroristes, affirme Jacob Yarabatioula, un sociologue de l’université de Ouagadougou.

En réalité, à certains endroits, il n’y a plus aucun signe de présence de l’État. Pas de police, pas de gendarmerie,

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