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Sahara-Occidental : «Seule la violence fera parler»

Un Sahraoui devant un cimetière à Tindouf (Algérie), en 2011.

Quarante ans après la Marche verte et l’annexion de l’ex-colonie espagnole par le Maroc, le conflit qui oppose Rabat au Front Polisario, soutenu par Alger, est toujours bloqué.

Cette scène du fin fond du désert frise l’irréel. A environ 300 mètres de la frontière - un mur uniforme de sable et de pierre -, un artiste sahraoui enfonce dans le sol une longue rangée de fleurs multicolores en plastique. Sa façon à lui, sans doute dérisoire, de dénoncer l’existence de cette séparation construite dans les années 80 par le Maroc. Il fait environ 52 degrés en cette fin de matinée et, recouvert d’une darâa (tunique) et d’un turban noirs, Mohamed Mouloud Yeslem, l’artiste en question, économise ses efforts pour confectionner sa symbolique haie florale. Malgré la distance, on observe nettement de l’autre côté un poste d’observation tenu par des militaires marocains. De toute façon, impossible de s’approcher davantage : le terrain est miné et hérissé de fil barbelé.

Venu en Jeep avec une délégation espagnole qui le soutient, l’artiste lâche : «A chaque fois que je viens ici, j’éprouve le même sentiment d’absurdité. Comment l’être humain a-t-il pu bâtir une telle balafre de haine au milieu de ce nulle part ?» De ce côté-ci, on le dénomme le «mur de la honte», que personne ne s’aventure à franchir. Haut de deux mètres, il est avec ses 2 720 kilomètres le plus long de la planète. Dans un décor de Désert des tartares, il sépare le Sahara-Occidental en deux parties très inégales : au-delà, la part du lion (80 %), la partie occupée par le Maroc depuis 1976, avec son littoral très poissonneux, ses quelques villes, ses riches gisements de phosphates et ses supposées réserves en minéraux précieux et en hydrocarbures ; en deça, la part ingrate (20 %), un territoire inhospitalier parsemé de rares acacias, où la vie humaine relève de l’exploit et où d’ailleurs presque personne ne réside.

Non loin de là où Mohamed Mouloud a installé sa rangée de fleurs, des éclats d’obus et des mortiers d’un (...)

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