Safran: Résultats 2017 meilleurs que prévu, IFRS 15 pèse sur 2018

par Jean-Michel Belot et Tim Hepher

PARIS (Reuters) - Safran a annoncé mardi viser une croissance de 7% à 10% de son résultat opérationnel cette année, après des chiffres 2017 meilleurs que prévu, la vigueur de l'activité d'équipements aéronautiques compensant la diminution de la contribution des moteurs aux résultats.

Toutefois, certains analystes notent que l'application cette année des nouvelles normes comptables (IFRS 15) a des effets plus sévères que prévu, ce qui pèse sur le titre en Bourse.

A 9h54, le titre cède -0,65% à 89,32 euros, sous-performant ainsi l'indice CAC 40 (0,11%).

Le motoriste aéronautique, qui fabrique également des trains d'atterrissage et les nacelles entourant les moteurs, a renouvelé pour deux ans le mandat de son directeur général Philippe Petitcolin, jusqu'au printemps 2020. Il aura notamment pour mission de gérer l'augmentation de la production des nouveaux moteurs LEAP et d'intégrer pleinement Zodiac Aerospace, dont Safran détient 88% du capital à l'issue de son offre.

FFP, la holding de la famille Peugeot, a annoncé de son côté être actionnaire à hauteur de 0,7% de Safran après lui avoir apporté l'intégralité de ses titres Zodiac.

Safran - partenaire de l'américain General Electric pour motoriser les moyen-courriers de Boeing et d'Airbus - a précisé que les coûts liés à la transition de l'ancien moteur CFM vers LEAP avaient atteint un pic de 342 millions d'euros en 2017. Ils devraient retomber à 150-200 millions en 2018, année au cours de laquelle la production de LEAP devrait être d'environ 1.100 unités, après quelques retards qui devraient être rattrapés d'ici quelques mois, a déclaré lors d'une conférence téléphonique le directeur général, Philippe Petitcolin.

Le directeur général s'est dit prudent sur une accélération des livraisons de moteurs à Airbus et Boeing, soulignant qu'il préférait attendre début 2019 pour s'engager à ce sujet.

Le groupe prévoit d'atteindre l’équilibre en termes de marge brute sur ce moteur d'ici la fin de la décennie.

En 2017, le chiffre d'affaires ajusté du groupe a progressé de 4,7% à 16.521 millions (consensus Reuters/Inquiry Financial 16.272 mlns), le résultat opérationnel courant de 2,7% à 2.470 millions (consensus 2.403 mlns), le résultat net ajusté de 45,4% à 2.623 millions (consensus 2.398 millions) avec un dividende proposé de 1,60 euro par action (consensus 1,58 euro).

Lors de la présentation fin octobre des chiffres du 3e trimestre, Safran avait relevé sa prévision de croissance de son chiffre d'affaires ajusté 2017 à plus de 3% contre 2-3% auparavant et avait indiqué que son résultat opérationnel courant ajusté pourrait dépasser les 2,4 milliards de 2016.

En ce qui concerne 2018, le groupe table sur une croissance organique du chiffre d'affaires ajusté de 2% à 4% et une croissance du résultat opérationnel courant ajusté entre 7% et 10%, sur la base de la nouvelle norme comptable IFRS 15.

Il prévoit également une génération de cash flow libre supérieure à 50% du résultat opérationnel courant ajusté, "un élément d’incertitude demeurant le rythme de paiement de plusieurs États clients", précise-t-il.

Le groupe a également annoncé le lancement en 2018 d'un programme de rachat d'actions de 2,3 milliards d'euros qui sera mis en oeuvre sur 18 à 24 mois.

Le titre Safran, qui a gagné plus de 25% l'an dernier, affiche encore une progression de 4,4% depuis le début de l'année.

(Edité par Gilles Guillaume)