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Safran déçoit sur son trimestre, mais confirme ses objectifs

Safran a annoncé mercredi une hausse de son chiffre d'affaires trimestriel inférieure aux attentes à 3,443 milliards d'euros en raison de ventes jugées décevantes dans la propulsion aérospatiale, sa principale activité, et dans le secteur des hélicoptères, entraînant une nette chute du titre. /Photo d'archives/REUTERS/Philippe Wojazer

par Cyril Altmeyer

PARIS (Reuters) - Safran a annoncé mercredi une hausse de son chiffre d'affaires trimestriel inférieure aux attentes en raison de ventes jugées décevantes dans la propulsion aérospatiale, sa principale activité, et dans le secteur des hélicoptères, entraînant une nette chute du titre.

Le motoriste pour l'aérospatiale et la défense mène les baisse du CAC 40 vers 10h35, avec une action en recul de 2,80% à 48,385 euros, portant à 4% son recul depuis le début de l'année, après un bond de 55% en 2013.

Les analystes, habitués à des relèvements d'objectifs de Safran dans un contexte porteur dans l'aéronautique et la sécurité, en ont été pour leurs frais. Le groupe a confirmé viser pour 2014 une hausse d'environ 5% de son chiffre d'affaires ajusté et une progression légèrement supérieure à 10% de son résultat opérationnel courant (ROC) ajusté.

Safran a réalisé un chiffre d'affaires trimestriel en hausse de 3,3%, soit une progression de 4,9% à taux de change constants, à 3,443 milliards d'euros, en deçà du consensus de 3,629 milliards cité par les analystes.

Les activités de services de moteurs civils ont progressé de 12,4% au premier trimestre, avec une hausse de 10 à 15% toujours prévue pour 2014, mais les autres services aéronautiques ont pâti de l'hiver rigoureux aux Etats-Unis et des incidents impliquant des hélicoptères d'Airbus Group.

Dans un marché aéronautique confronté à la nécessité de produire les commandes massives engrangées ces dernières années, Safran a franchi une étape majeure en mars avec l'inauguration d'une usine à Rochester, aux Etats-Unis, avant celle d'une usine soeur en France à l'automne.

Safran produit en coentreprise avec General Electric le moteur le plus vendu au monde, le CFM56, dont il a commercialisé un nombre record l'an passé. Le LEAP, son successeur, revendique une part de marché de 70% sur les futurs avions moyen-courriers.

Le groupe, qui disposait fin 2013 de 1,7 milliard de trésorerie, continue à travailler sur une acquisition de l'italien Avio Spazio, avec l'espoir de déboucher d'ici la réunion ministérielle européenne de décembre 2014 qui devrait décider du lancement effectif d'Ariane 6.

"Nous sommes toujours actifs sur le sujet", a dit le PDG Jean-Paul Herteman, lors d'une conférence téléphonique, estimant qu'il y avait peu de chances que l'opération se concrétise dans les semaines à venir.

Il a également précisé ne pas avoir de projet d'acquisition en cours aux Etats-Unis outre la finalisation d'Eaton Aerospace Power Distribution prévue au premier semestre.

Jean-Paul Herteman, qui sera atteint par la limite d'âge de 65 ans en 2015, n'a pas voulu s'exprimer sur son souhait éventuel de rester à la tête du groupe qu'il a constitué en orchestrant la fusion du motoriste Snecma et du groupe de sécurité Sagem en 2005. L'Etat détient 22,4% de Safran.

Circulent déjà des noms comme Marwan Lahoud, responsable de la stratégie d'Airbus Group, Alexandre de Juniac, PDG d'Air France-KLM, ou Anne Lauvergeon, ex-patronne d'Areva, le PDG de Turbomeca Olivier Andriès et Thierry Breton, le PDG de la SSII Atos.

(Avec Tim Hepher, édité par Marc Joanny)