"Un sacré labyrinthe": comment l'armée française se prépare à une potentielle guerre de tranchées

Les équipes de Ligne Rouge ont pu exceptionnellement assister à un entraînement grandeur nature des nouvelles recrues du régiment de marche du Tchad, l'un des plus sollicités de l'Armée française en ce qui concerne les opérations militaires à l'étranger.

Anticiper le retour de la guerre aux confins de l'Europe. Alors que depuis mars 2022 l'invasion de l'Ukraine par la Russie marque la réapparition de conflits à haute intensité sur le continent, l'armée française, jusqu'ici mobilisée essentiellement sur des missions anti-terroristes comme au Mali, doit de nouveau s'adapter aux nouvelles réalités géopolitiques.

Tandis que le monde célèbre ce lundi 11 novembre l'armistice qui marqua la fin de la Première Guerre mondiale, en Alsace, l'armée entraîne ses jeunes recrues à combattre dans des tranchées, comme l'ont fait les Poilus entre 1914 et 1918.

Sur la base aérienne 132 de Colmar-Meyenheim, les nouvelles recrues du régiment de marche du Tchad, un régiment d'infanterie de l'Armée de terre française, sont confrontées à un dédale sans fin de boyaux creusés à même la terre.

"C’est impressionnant, il y a beaucoup de recoins, c’est un sacré labyrinthe, il faut toujours rester sur nos gardes", raconte l'engagé volontaire initial Guillaume auprès de BFMTV.

Dans un décor plus vrai que nature, les apprentis soldats apprennent de nouvelles techniques de combat tout en utilisant, pour l'heure, des cartouches à blanc. Parmi les principaux préceptes appris ici, une forte solidarité qui doit se lier entre tous les engagés au cours de cette formation.

"C’est une bonne surprise, ça nous permet de nous rallier à ce que nos anciens ont pu faire. Je pense à moi, avec mes coéquipiers, parce qu’on est là pour notre vie et voilà", ajoute l'engagé volontaire initial Guillaume.

Le 26 février dernier, le président de la République Emmanuel Macron l'avait affirmé, "rien ne doit être exclu" en ce qui concerne l'envoi de soldats occidentaux en Ukraine. Si cette sortie avait provoqué l'ire de plusieurs pays membres de l'Otan, le locataire de l'Élysée avait, quelques jours plus tard, dit "assumer" ses propos, tout en affirmant que la France ne "mènera pas d'offensive" elle-même.

Dans les faits, l'armée française se prépare bel et bien à un potentiel conflit qui pourrait l'opposer à une armée plus nombreuse, comme c'est le cas des dizaines de milliers de soldats russes mobilisés sur le front ukrainien, désormais épaulés par un important contingent nord-coréen.

À l'issue de cette formation d'un genre nouveau, les nouveaux prétendants vont finalement intégrer ce régiment de 1.200 hommes, qui est l'un des plus sollicités de l'Armée française en ce qui concerne les opérations militaires à l'étranger.

La nouvelle élection le 5 novembre de Donald Trump comme président des États-Unis jette un peu plus le flou quant au destin à court et moyen terme de l'Ukraine. Ces dernières heures, la presse américaine a fait part d'un entretien entre Vladimir Poutine et Donald Trump, que le Kremlin a finalement nié.

À de nombreuses reprises pendant la campagne électorale, celui qui était alors candidat républicain avait tancé les montants de l'aide militaire américaine en direction de Kiev. Il avait également, sans réellement dire comment, assuré qu'en cas d'élection, il règlerait ce conflit en l'espace d'une journée seulement.

Article original publié sur BFMTV.com