Sabine Melchior-Bonnet : « Les femmes assument plus leur choix d'aimer ou de quitter ! »

Quoi de commun entre l'amour courtois et les rencontres Tinder ? La banalisation de la rupture la rend-elle moins douloureuse ? L'historienne des sensibilités revient sur ce qu'aimer a voulu dire au fil des siècles.

Sommes-nous encore capables d'aimer ? Est-ce devenu un synonyme de liker, désirer, posséder ou donner ? Individualisme triomphant, obsession du bien-être et sexualité consumériste ont-ils balayé pour toujours l'amour à la papa ? Ce sont ces questions, et celle de l'engagement en particulier, que l'historienne des sensibilités Sabine Melchior-Bonnet aborde dans « Les Revers de l'amour, une histoire de la rupture » (éd. Puf). L'amour à la vie à la mort, elle, elle y croit. Elle l'a éprouvé près de cinquante ans durant, dans ce nid coquet du 16e arrondissement de Paris où elle nous reçoit avec une chaleur volubile, et dont feu son mari et elle avaient investi chacun un étage. Le couple superposé, la clé de la longévité ? À n'en pas douter, rit la septuagénaire, pleine de malice. Mais, plus sérieusement, l'intellectuelle se demande si l'amour inconditionnel n'est pas une vieille lune, à l'heure où on change de métier, de maison et de famille plusieurs fois dans une vie. Alors que les séparations sont aussi banales que les coucheries Tinder, « se succédant sans autre loi que le besoin de renouvellement », elle se propose de revenir sur l'évolution de notre conception de la relation amoureuse, à travers des couples illustres, d'Héloïse et Abélard à Diana et Charles. Et sur la séparation conçue comme un rapport de force sur fond d'inégalités entre les genres. Sa banalisation la rend-elle moins douloureuse ? À quand la grande...

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