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La série “The Days” fait émerger les réalités “riches et silencieuses” de Fukushima

Qu’est-ce qu’il s’est passé exactement dans les murs de la centrale atomique de Fukushima Daiichi le 11 mars 2011 ? Dans ce qui va devenir la plus grande catastrophe nucléaire du XXIe siècle, qu’est-ce que le personnel du site, les responsables du gouvernement et ceux de l’opérateur d’électricité Tepco ont vu, vécu, éprouvé ?

Plus de douze ans après l’accident, qui a bousculé le secteur de l’énergie au Japon en déclenchant un vaste mouvement antinucléaire, la plateforme de streaming Netflix a mis en ligne la série The Days le 1er juin, rapporte le quotidien régional Fukushima Minyu.

En huit épisodes, celle-ci retrace le déroulement de l’accident pendant les sept jours qui ont suivi le séisme. Et ce du point de vue des personnes qui y ont réellement assisté, comme le président de la centrale de l’époque, Masao Yoshida, et l’ancien Premier ministre Naoto Kan. Afin que le récit de la série soit la plus réaliste possible, les deux réalisateurs, Masaki Nishiura et Hideo Nakata – ce dernier étant connu pour sa licence de films d’horreur culte Ring –, se sont inspirés de l’œuvre de Ryusho Kadota : Masao Yoshida, l’homme qui a vu l’abîme de la mort. Les cinq cents jours de la centrale nucléaire Fukushima Daiichi (non traduit en français). Pour écrire son livre, publié au Japon en 2012, le journaliste a notamment recueilli les témoignages des personnes qui étaient sur place lors de l’accident, comme Yoshida. “[Avec le scénariste Jun Masumoto, célèbre au Japon pour ses séries télévisées], ils ont réussi à écrire un scénario pour lequel la priorité absolue était de révéler les faits, sans verser dans le récit héroïque classique, ni trop romancer l’histoire de l’accident”, salue le journal local.

“Une des séries les plus abouties” sur Fukushima

Pour la série, Koji Yakusho, qui vient de remporter le prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes pour le film Perfect Days, incarne le rôle de Masao Yoshida. Le président de la centrale nucléaire, mort en 2013, avait réussi à contenir les dégâts causés par l’accident en continuant à injecter de l’eau de mer dans le réacteur 1 du site – en dépit de l’opposition de sa direction. “Cela reste une série, mais mon souhait est que le spectateur oublie ce fait aussi longtemps que possible”, raconte Yakusho au journal. “Un accident inédit au niveau international s’est produit, et la catastrophe se poursuit encore aujourd’hui. Qu’est-ce que la centrale nucléaire va devenir dans les années à venir ? C’est une question qui intéresse le monde entier, et j’aimerais bien que la série soit regardée par tous. Elle le mérite”, continue-t-il, en faisant allusion au fait que les travaux de fermeture de la centrale sont toujours en cours et qu’une partie de la région reste interdite d’accès pour prémunir la population contre la contamination radioactive.

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