Publicité

Série «Bron/Broen» compte pas pour des prunes

Injustement méconnue en France, la série dano-suédoise incarnée par la troublante et troublée actrice Sofia Helin entame sa quatrième saison.

«Saga Norén, Länskrim Malmö» : à chaque fois que l’héroïne de Bron/Broen, décline son identité et son statut dans la police de la métropole suédoise, elle se situe toujours à contretemps. Qu’ils sortent du coma ou viennent d’enterrer un proche, Saga Norén rudoie ses interlocuteurs. Détachée, en roue libre, insensible à l’opinion de ses contemporains, l’inspectrice de la brigade criminelle de Malmö souffre d’un trouble autistique qui s’apparente au syndrome d’Asperger, sans qu’il ne soit jamais mentionné. «J’ai eu du mal à appréhender le personnage. Je suis gouvernée par mes émotions, je fonctionne par cercles alors que Saga est si carrée. Si on scannait mon cerveau aujourd’hui, on pourrait dire que le rôle m’a affectée», assure Sofia Helin, l’actrice suédoise qui interprète Saga Norén depuis 2011.

Bron/Broen, la série dano-suédoise, revient pour une quatrième et dernière saison, depuis le 19 avril sur Canal + Séries. Méconnue en France, elle souffre probablement de la volonté de la chaîne de mettre plutôt en avant le remake maison, Tunnel avec Clémence Poésy.

Tignasse. La création de Hans Rosenfeldt raconte l’enquête conjointe d’un flic danois débonnaire et d’une enquêtrice suédoise coupée du monde à propos d’un corps scindé en deux, retrouvé sur le pont de l’Oresund qui relie Copenhague et Malmö. Un script sans intérêt, a priori. Sauf que derrière le miracle social-démocrate scandinave supposé, Bron/Broen déploie une vision d’une noirceur rarissime où l’horreur des meurtres en cascade côtoie des secrets de famille jamais cicatrisés et une région où la ségrégation ne dit jamais son nom. Une sorte de nihilisme stoogien sans retour.

«Mon pays a perdu son innocence il y a bien longtemps, poursuit Helin. La Suède est devenue moins égalitaire et tout tourne autour de l’argent…» Pantalon de cuir, veste militaire, tignasse en bataille (...) Lire la suite sur Liberation.fr

«Huit heures ne font pas un jour», négos sans filtre
Fassbinder, tabous portants
Ciné-clubs et ciné d’été
A Saint-Denis, les séries font la loi
Digues