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Séparatismes: le gouvernement veut durcir le contrôle de certaines associations

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, le 7 juillet 2020 à Paris - Ian LANGSDON © 2019 AFP
Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, le 7 juillet 2020 à Paris - Ian LANGSDON © 2019 AFP

Le gouvernement souhaite durcir le contrôle de certaines associations donnant des "cours de langue ou de soutien scolaire", qui seront obligées de déclarer leurs intervenants dans le cadre du projet de loi de lutte contre les séparatismes, a indiqué ce dimanche le porte-parole Gabriel Attal.

Interrogé sur Radio J sur le contenu de cette future loi qui doit être présentée cet automne, M. Attal a évoqué le cas "d'associations loi 1901 qui accueillent des enfants pour des cours de langue ou de soutien scolaire".

"Lavage de cerveau"

"Aujourd'hui, l'Etat n'a aucune ou très peu de possibilités de contrôler ce qu'il s'y passe, ce qu'il s'y dit. Vous avez pourtant parfois du lavage de cerveau qui se fait sur des enfants ou des familles", a-t-il déploré.

Gabriel Attal plaide donc pour qu'une "association qui a vocation à accueillir des enfants" déclare "avant d'être créée les personnes qui interviendront devant les enfants, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui".

Le porte-parole du gouvernement a également appelé à "sortir de ce qui existe aujourd'hui" dans le cadre des contrôles, "à savoir le délai de prévenance".

"Des contrôles plus efficaces"

"Aujourd'hui il faut prévenir un mois à l'avance de la date et de l'heure du contrôle. C'est sûr que quand vous arrivez dans les locaux de l'association, il ne se passe pas ce qu'il s'y passe habituellement puisque la date et l'heure ont été annoncées. Il faut que les contrôles soient plus efficaces", a-t-il insisté.

La ministre déléguée à la citoyenneté Marlène Schiappa, a affirmé que le futur projet de loi comprendrait également "la création, pour les associations, d'un contrat d'engagement sur la laïcité", dans une interview au site du Parisien.

"A chaque fois que le ministère de l'Intérieur constatera que les valeurs de la République sont bafouées - comme l'égalité hommes-femmes, la laïcité, le respect de la dignité de chacun ou encore la liberté de conscience -, il s'opposera aux versements de subvention. Ceci concerne toutes les associations, qu'elles soient sportives, culturelles, ou autres", a-t-elle précisé.

"On peut poursuivre la personne mais pas le support"

Selon la ministre déléguée, "aujourd'hui, la loi ne permet pas de fermer une association, ou une chaîne YouTube, qui invite, par exemple, quelqu'un qui se présente comme un imam susceptible de dire qu'une femme se parfumant est une fornicatrice méritant les flammes de l'enfer. On peut poursuivre la personne, mais pas le support ou l'association qui l'accueille".

"Le projet de loi sur le séparatisme doit donc permettre de nous outiller juridiquement pour y répondre", dit-elle.

Selon Marlène Schiappa, dans les territoires, "certains élus sont courageux, mais d'autres font aussi preuve d'une grande lâcheté, comme à Grenoble, où le maire a soutenu des personnes ayant envahi la piscine municipale en burkini au mépris de toutes les règles d'hygiène".

Plan contre le "séparatisme islamiste"

Le projet de loi contre les séparatismes doit être au menu du séminaire gouvernemental de ce mercredi.

Emmanuel Macron, qui avait mis ce dossier en chantier juste avant la crise sanitaire, devrait aussi s'exprimer sur ce sujet courant septembre, avait indiqué l'Elysée. Le chef de l'Etat avait indiqué sa volonté de bâtir un plan contre le "séparatisme islamiste" comprenant la fin des imams étrangers détachés et un contrôle du financement des mosquées.

Article original publié sur BFMTV.com