Sénégal: manque de reconnaissance pour les femmes dans la filière pêche
Pêcheuses, mareyeuses, transformatrices... elles occupent traditionnellement une place importante pour ces activités. L’ONG Greenpeace et l’organisation de conseil IDInsight ont mené une enquête auprès de 282 femmes, dans les sept régions côtières du pays. Malgré leur rôle économique et social au sein de la communauté, le métier des pêcheuses et des transformatrices n’est pas reconnu.
Avec notre correspondante à Dakar, Charlotte Idrac
Au quai de pêche de Thiaroye, des poissons sont plongés dans la saumure, d’autres sont en séchage au soleil. Woré Diop travaille dans la transformation depuis 30 ans : « Ce sont les femmes qui ont ouvert le site. Ma mère travaillait déjà ici. Les hommes qui sont là, on les emploie à la journée pour la manutention. »
Fatou Gaye vient d’arriver du marché aux poissons. À 60 ans, elle porte dans le dos le bébé de sa belle-sœur. Comme 85% des femmes interrogées, elle prend en charge les frais de scolarité et de santé des enfants de sa famille. Elle décrit des conditions de travail difficiles. « On a un problème avec le prix du sel, qui a augmenté. On aurait aussi besoin d’un nouveau site, avec des équipements. Et puis il y a le problème de la ressource : le poisson, qui est de plus en plus rare et de plus en plus cher. »