Sénégal: le gouvernement suspend l’orpaillage le long de la rivière Falémé

Au Sénégal, le gouvernement a mis un coup d'arrêt à l'activité minière le long de la Falémé. Un décret présidentiel, publié ce mardi 28 août, suspend pour trois ans l'orpaillage dans un rayon de 500 mètres sur la rive gauche de cette rivière à la frontière avec le Mali. L'objectif est de préserver l'environnement et protéger la santé des populations. La Falémé souffre d'une grave pollution aux produits chimiques utilisés pour l'exploitation de l’or.

La région de Kédougou vit depuis quelques années une véritable ruée vers l'or qui attirent les orpailleurs d'une vingtaine de pays africains. Mais le mercure, le plomb ou encore le cyanure, utilisés pour extraire ce métal précieux, se retrouvent dans la Falémé et affectent lourdement l'environnement. Les études scientifiques ont démontré la présence de ces produits toxiques dans les puits, les nappes phréatiques, les produits agricoles, et même dans l'organisme du bétail et des humains.

« Une question de sécurité nationale »

En 2014, le Sénégal avait déjà tenté de réguler l’activité en instaurant une zone où l'orpaillage artisanal était autorisé. Cette fois, le gouvernement dit compter sur les forces armées du pays pour faire respecter sa suspension totale. Seulement voilà : Les autorités sénégalaises ne connaissent ni le nombre, ni les emplacements exacts de ces orpailleurs artisanaux qui opèrent sans permis le long de la Falémé. Selon Oudy Diallo, qui dirige l’association Kédougou Alerte Environnement, tout recensement s’avère en effet difficile, « parce qu’on ne maîtrise pas les va-et-vient des orpailleurs qui viennent de la sous-région ».

« Nous sommes tous les protecteurs de la Falémé »


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