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Sélection à l’université : de la reproduction sociale à l’exclusion

Des lycéens passent le bac, près de Lyon, en 2015.

La nouvelle plate-forme «Parcoursup» pour l'orientation post-bac prétend assurer une place à tous les élèves dans l'enseignement supérieur. Une nouveauté qui cache le manque de moyens des universités et qui oblige les élèves à devenir les auto-entrepreneurs de leur avenir.

Le «plan étudiants» du gouvernement n’est pas simplement une énième réforme des universités érodant le service public d’enseignement supérieur, engloutissant des personnels désormais habitués à appliquer dans l’urgence, le chaos et la pénurie de moyens des mesures iniques tant pour eux que pour les jeunes qu’ils sont supposés accueillir. C’est un tournant, qui détruit le droit à l’éducation. L’enseignement supérieur produisait déjà des effets massifs de reproduction des inégalités sociales. Au lieu de les combattre, ce plan le fait basculer vers un système d’exclusion de certaines catégories, majoritairement issues des classes populaires, hors des études supérieures.

Le plan étudiants est présenté comme un ajustement technique, qui fait passer d’une plateforme d’accès à l’enseignement supérieur, Admission post-bac (APB), à une autre, Parcoursup. Il s’agit selon le gouvernement d’améliorer l’orientation, donc la réussite des étudiants, les «mauvaises orientations» étant rendues responsables de l’échec en première année universitaire, plus sûrement imputable au manque de moyens alloués aux établissements. Dans les faits, il met en place une sélection, voire une exclusion de certains lycéens.

Découragement, autocensure et auto-exclusion

D’ores et déjà, il sacrifie une classe d’âge, celle des élèves actuellement en terminale. Ceux-ci doivent se familiariser en même temps que leurs enseignants à une nouvelle version du système, émettre dix vœux, produire des lettres de motivation, en situation de complète incertitude, avec peu de chances de maîtriser les critères selon lesquels on les laissera ou non accéder à certaines formations. A chaque étape de leur parcours, les élèves les plus fragiles (...)

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