Séismes en Turquie: plus de 600 constructeurs et propriétaires d'immeuble visés par des enquêtes
Des milliers de bâtiments et d'infrastructures se sont effondrés lors des séismes ayant endeuillé l'Anatolie le 6 février dernier. Plus de 50.000 personnes sont mortes, dont au moins 44.000 en Turquie.
Dans le pays, des enquêtes ont été lancées contre plus de 600 personnes du secteur du bâtiment, soupçonnées de responsabilités dans ceux effondrés lors du drame, rapporte un responsable du gouvernement, dans des propos repris par l'agence de presse américaine Associated Press.
Le ministre de la Justice, Bekir Bozdag, a ainsi déclaré ce samedi que 184 des 612 suspects avaient été emprisonnés, en attendant un procès. Parmi eux: 79 sous-traitants du BTP, 74 gestionnaires de bâtiments, 13 propriétaires d'immeubles et 18 personnes ayant procédé à des modifications sur les édifices, a-t-il détaillé.
Corruption dans le secteur du bâtiment
De nombreux Turcs ont exprimé leur colère contre la corruption dans le secteur de la construction ou de la promotion immobilière et les mauvaises pratiques en matière d'urbanisme.
Le président Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis vingt ans mais critiqué pour la réponse des autorités face aux séismes et confronté à la perspective d'une réélection difficile en juin, a promis que les responsables rendraient des comptes devant les tribunaux. Il a également reconnu des "lacunes" dans la prise en charge.
Les partis d'opposition ont accusé l'administration du président de ne pas avoir fait respecter les nouvelles règles de construction antisismiques mises en place depuis le séisme meurtrier de 1999.
"L'industrie du bâtiment en Turquie est gangrenée par la corruption: il y a des constructeurs cupides mais aussi des autorités qui ne font pas respecter les règles", explique sur BFMTV Oya Özarslan, présidente de Transparency International Turquie.