Le séisme en Turquie et en Syrie survenu en pleine nuit, « le pire scénario »

People search for survivors in Diyarbakir, on February 6, 2023, after a 7.8-magnitude earthquake struck the country's south-east. - At least 284 people died in Turkey and more than 2,300 people were injured in one of Turkey's biggest quakes in at least a century, as search and rescue work continue in several major cities. (Photo by ILYAS AKENGIN / AFP)

CATASTROPHE - La terre a tremblé une première fois à 4h17, ce lundi 6 février, dans le sud de la Turquie et au nord de la Syrie voisine. Un séisme de magnitude 7,8 en pleine nuit qui a fait au moins 2 300 morts, selon les derniers bilans provisoires. « La nuit, c’est le pire scénario : les gens sont chez eux, ils dorment et sont pris par surprise », souligne auprès du HuffPost Benoît Carpentier, responsable de la communication de la Fédération internationale de la Croix-Rouge.

« Les gens n’ont pas le temps de sortir de chez eux ou à de rares exceptions. Et ça, c’est particulièrement meurtrier », abonde Patrick Coulombel, président et co-fondateur de l’ONG Architectes de l’Urgence, interrogé par franceinfo. Un scénario qui rappelle celui du tremblement de terre de l’Aquila (Italie) qui, en 2009, avait fauché 309 personnes dans leur sommeil à 3h32.

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Membre de l’ONG Baroudeurs de l’espoir, la Franco-syrienne Diane Antalki a eu la chance de parvenir à s’extraire de son immeuble à Alep après avoir été réveillée par une première secousse. « Mon premier réflexe a été de chercher les enfants et de dévaler les étages pour sortir du bâtiment et aller dans la rue », témoigne-t-elle également auprès de franceinfo.

L’aide internationale sollicitée immédiatement

Le risque de voir le bilan s’alourdir pèse d’autant plus que le tremblement de terre est survenu dans « une zone urbanisée, en particulier en Turquie, avec une densité de population qui diminue lorsqu’on se rapproche de la frontière syrienne », observe Benoît Carpentier.

Signe de la « gravité de la situation », « la demande d’aide internationale a été faite par les gouvernements turc et syrien beaucoup plus rapidement que d’habitude. Quasiment immédiatement, en réalité », souligne Olivier Saltarelli, chargé de communication de l’ONG Secouristes sans frontières. « Nous avons reçu une alerte peu après 6h ce matin », poursuit le kinésithérapeute de formation auprès du HuffPost. Une vingtaine de membres de l’association partiront sous l’égide de l’OMS d’ici 24 à 36 heures pour apporter une aide médicale d’urgence aux soignants turcs et syriens.

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Car au-delà de l’horaire, plusieurs facteurs laissent présager le pire. À commencer par la neige qui tombe depuis jours sur plusieurs régions touchées par les secousses. « La neige accentue l’urgence : il faut accéder aux personnes bloquées sous les décombres le plus rapidement possible », observe Benoît Carpentier de la Fédération internationale de la Croix-Rouge.

La météo complique aussi la prise en charge des personnes dont le logement est détruit ou n’est plus accessible, ainsi que l’acheminement des secours. Les chutes de neige paralysent en particulier les principaux aéroports autour de Diyarbakır et Malatya, où il neigeait encore fortement ce lundi matin, selon l’AFP.

Vulnérabilité

Autre motif d’inquiétude : le secteur touché est particulièrement vulnérable face aux tremblements de terre. « De nombreux immeubles se sont effondrés car les constructions ne sont pas anti-sismiques dans cette région », note Olivier Saltarelli. Les villes turques d’Adana, Gaziantep, Şanlıurfa et Diyarbakır ont été particulièrement touchées par ces destructions, rapporte l’AFP. À Iskenderun et Adiyaman, ce sont les hôpitaux publics qui ont cédé sous l’effet des secousses.

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« En Syrie, un pays qui vit un conflit depuis plus de dix ans, les infrastructures sont endommagées. Outre les bâtiments d’habitations, les services de santé sont très fragilisés, par exemple », rapporte Benoît Carpentier, dont l’organisation assure un soutien logistique au Croissant-Rouge turc et à son homologue syrien.

Comme après tout tremblement de terre, les recherches sont en outre rendues compliquées par les répliques, dont la plus spectaculaire a eu lieu ce lundi à la mi-journée. « Ça complique vraiment les recherches, car il est dangereux d’aller dans des édifices fragilisés », note Benoît Carpentier.

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