Séisme à Java : l’aide aux victimes tourne au conflit religieux

“Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, on peut voir un groupe de personnes arracher sur les tentes bleues des réfugiés des étiquettes au nom d’une église”, rapporte Kompas. Sur ces images, une voix commente : “C’est pitoyable ! L’aide dans cette région reculée de Cianjur est infiltrée par les églises !”

Le 21 novembre 2022, un séisme de magnitude 5,6 a frappé cette région montagneuse de l’ouest de Java faisant, selon le dernier bilan, 321 morts (dont 42 écoliers), 14 disparus et plus de 73 000 réfugiés.

“Nous avons recueilli des témoignages sur les auteurs [de cet acte]. Ils appartiennent à une organisation de masse [milices islamistes] de Cianjur”, a déclaré au quotidien le chef de la police régionale de Java-Ouest.

Le gouverneur de la province, Ridwan Kamil, a fermement condamné cet acte d’intolérance. Selon lui, les catastrophes ne surviennent pas de manière discriminatoire, elles affectent tous les groupes, quelle que soit leur religion ou leur appartenance ethnique.

“De même, ceux qui apportent de l’aide aux victimes de catastrophes agissent sans distinction de croyance ou de religion. La mise en place de bannières, panneaux d’affichage et autocollants d’associations caritatives est une chose naturelle : cela fait partie de leur responsabilité envers leurs donateurs. Cette aide humanitaire ne doit pas être ternie par la haine”, a aussi écrit le gouverneur sur son compte Instagram.

Pas de prosélytisme

Kompas rappelle que des conflits similaires liés à l’aide humanitaire “confessionnelle” sont fréquents en Indonésie. Le quotidien cite l’article du chercheur Alie Humaedi, publié en 2015 dans le Journal of Social Science and Religion, intitulé “Gestion des désastres fondée sur la perspective des relations interreligieuses et les sagesses locales”.

“Par exemple, lors du tsunami d’Aceh, en 2004, ont circulé des rumeurs disant que des enfants de victimes, qui n’avaient plus de famille, auraient été emmenés à l’étranger par des fondations religieuses pour y être convertis”, écrivait le chercheur indonésien.

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