Ségolène Royal, touchée mais pas coulée

Experte associée à la Fondation Jean-Jaurès, Chloé Morin analyse le phénomène Ségolène Royal, figure politique résiliente mais aujourd'hui bousculée.

Depuis quelques jours, Ségolène Royal se trouve -en partie contre son gré- au cœur du tourbillon médiatique. Une enquête de franceinfo avait, à l’automne dernier, soulevé un certain nombre de questions quant à l’emploi des fonds publics destinés à couvrir ses dépenses en tant qu’ambassadrice pour les pôles, la soupçonnant de les avoir utilisés à des fins personnelles et politiques. Puis certaines expressions engagées et critiques ont irrité le gouvernement -à qui elle doit son poste d’ambassadrice, soumis à un devoir de réserve- au point que l'exécutif l'a informée par courrier de son intention de la relever de ses fonctions.

Deux sujets qui pourraient, à première vue, relever de l’anecdote, de ces polémiques politiciennes comme l’on en voit quotidiennement, qui n'intéressent guère que les commentateurs et servent avant tout à nourrir la voracité des chaînes d’information en continu. Pourtant, ce débat renvoie à des réalités politiques significatives; la polémique est aussi un symptôme révélateur de tendances politiques intéressantes. Pour plusieurs raisons, l’évènement mérite d’être analysé.

D’abord et avant tout, parce que Ségolène Royal, candidate à la présidentielle de 2007, «has been» à l’ère de la politique consumériste, où chaque élu se voit rattrapé toujours plus vite par la vague du dégagisme, est populaire. Neuvième personnalité du baromètre Ipsos-«Le Point», première femme de gauche derrière Martine Aubry -autre relique de l’ancien monde... Cinquième du baromètre Ifop-Fiducial pour Paris Match des personnalités politiques, là encore première femme de gauche derrière Martine Aubry. Certes, la popularité ne fait pas l’élection, Nicolas Hulot ou d’autres avant lui pourront en témoigner. Et le fait que les(...)


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