Publicité

Ségolène Royal se refuse à entrer dans la stratégie du recours

PARIS (Reuters) - Ségolène Royal "refuse d'entrer" dans la stratégie du recours à gauche pour la présidentielle de 2017, à l'heure où se fragilise l'hypothèse d'une candidature de François Hollande, et juge qu'il serait néfaste que Manuel Valls ou un autre "accélère". Dans Le Journal du Dimanche, qui affiche ce scénario en Une, la ministre de l'Environnement balaye l'éventualité avec ironie, mais n'y répond pas par la négative. "On cherche quelqu'un pour se sacrifier. Il faut que la situation soit vraiment désespérée pour que ceux qui m'ont combattue me redécouvrent", dit-elle. "Si c'était gagnable, on ne viendrait pas me chercher". Invitée dimanche de France 3, Ségolène Royal, qui s'inclina au second tour de la présidentielle de 2007 face à Nicolas Sarkozy, a mis en garde contre toute précipitation, réaffirmant qu'il appartenait à François Hollande de clarifier la situation en décembre, échéance fixée pour sa candidature -- ou non -- à un nouveau mandat. "Le moment n'est pas venu d'aborder la question de l'échéance présidentielle. Que les questions soient légitimes, je n'en disconviens pas, mais la responsabilité de ceux qui gouvernent, c'est de gouverner jusqu'au bout", a-t-elle déclaré. "Je refuse d'entrer dans cette stratégie", a-t-elle souligné. "L'anticipation des échéances électorales, c'est ce qu'il y a de pire pour les citoyens", a estimé l'ex-compagne du chef de l'Etat. "Les choses sont extrêmement simples : il faut attendre un peu plus d'un mois. (...) Je crois que dans le contexte, (...) ceux qui lui [le président] ont conseillé de se précipiter pour faire barrage à un tel ou un tel ont tort", a-t-elle jugé. Priée de réagir à l'appel au rassemblement de la gauche lancé samedi par le Premier ministre, que plusieurs de ses soutiens appellent à déclarer sa candidature, Ségolène Royal a dit ne pas avoir "le sentiment que Manuel Valls accélère." "Peut-être qu'autour de lui (...) certains ont envie qu'il accélère, mais cela aussi, ce serait une fort mauvaise stratégie puisque les échéances sont là", a-t-elle insisté. (Sophie Louet)