Ségolène Royal juge que "si elle avait été un homme", elle aurait "été reçue" par Emmanuel Macron pour Matignon
L'ex-candidate à la présidentielle est revenue sur sa déclaration de candidature pour devenir Première ministre. Elle regrette de ne pas jamais avoir été approchée par l'Élysée.
Près de trois semaines après l'arrivée de Michel Barnier à Matignon, le choix d'Emmanuel Macron ne passe toujours pas pour Ségolène Royal. La socialiste, qui a été candidate à la présidentielle en 2007 et ministre à plusieurs reprises, avait proposé son nom pour devenir Première ministre.
"Je ne voulais pas qu'on puisse dire que la gauche se défilait. Il y avait une recherche de profils politiques expérimentés donc je me suis dit 'je vais me positionner par rapport à ça'", a expliqué ce vendredi matin sur France info celle qui a été un temps ambassadrice des Pôles.
"Tellement évident"
Sans succès. Emmanuel Macron n'a manifestement jamais considéré cette piste sérieusement, préférant étudier le profil de l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve ou encore Xavier Bertrand avant de finalement sélectionner Michel Barnier.
"Je suis une femme aussi. Je pense que si j'avais été un homme, j'aurais été reçue (par l'Élysée). C'est tellement évident. J'en prends acte parce que le chemin est encore long pour l'émancipation des femmes", regrette encore Ségolène Royal.
"Certains hommes politiques n'aiment pas les femmes qui sont leur égale"
Fin août, l'ancienne ministre de l'Écologie sous François Hollande s'était pourtant dite "disponible" pour Matignon, évoquant pour "priorités" "l'ordre juste" dont elle avait déjà fait un thème de campagne en 2007, "l'avenir des jeunes" et le "rétablissement des comptes publics".
"Certains hommes politiques n’aiment pas les femmes qui sont leur égale. Je suis différente mais je suis votre égale, c’est tout. Dans la question de la discrimination faite aux femmes, c'en est une démonstration", a encore avancé Ségolène Royal sur France info.
Si Emmanuel Macron a entretenu un temps de bonnes relations avec elle lorsqu'il est devenu ministre de l'Économie en 2014, leurs relations se font fortement dégradées après 2017.
Depuis son accession à l'Élysée, la socialiste n'a pas ménagé ses critiques à l'endroit d'Emmanuel Macron, de son "chouchou" Nicolas Hulot tout juste nommé à l'Écologie, à sa gestion de la crise des Gilets jaunes en passant par la réforme des retraites.