Sécheresse en Italie: l'agriculture au nord du pays peine à irriguer les champs
Près de la moitié du territoire de l’Union européenne fait face à un risque de sécheresse en raison de l'absence prolongée de précipitations. La situation dans le nord de l'Italie est particulièrement préoccupante, car l'été n'est pas fini et un tel déficit hydrique à cette période n'avait pas été observé depuis 70 ans.
De notre envoyée spéciale dans la plaine du Pô,
« Ce que l'on voit en face, c'est une très grande plage de sable ». Une lande de terre au milieu du Pô près de Ferrare où la végétation a eu le temps de pousser : le signe que, même en hiver, cette partie n'a pas été immergée, explique Stefano Calderoni, agriculteur et président du syndicat d'assainissement et d'irrigation local. « On n'a jamais vu cette plage prendre une telle dimension. On pourrait presque traverser le Pô à pied. Dans beaucoup de ports de plaisance, comme celui-là, les embarcations ne peuvent plus sortir. »
Le syndicat a dû réduire ses prélèvements de 20% car le faible débit du Pô a d'autres conséquences quelques kilomètres plus en aval : le fleuve n'empêche plus l'eau de mer de remonter dans son lit.
« Ça, c'est l'effet du sel. Il remonte par capillarité et brûle la plante », explique Stefano Calderoni qui se désole devant les champs de soja d'un de ses collègues. « L'absence de pluie accentue la remontée du sel dans le terrain. S'il avait plu, 100 mm comme les autres années, ce phénomène ne serait pas survenu. Là-bas en revanche, la tache que l'on voit est due au fait qu'ils ont irrigué sans contrôler la salinité de l'eau : ils ont brûlé les champs eux-mêmes. Mais les plantes seraient mortes sans eau ! »