Sébastien Delogu moqué pour sa lecture, ces élus de gauche volent à son secours et fustigent le « mépris de classe »

Sébastien Delogu a été moqué pour une lecture lente d’un discours à l’Assemblée.
MIGUEL MEDINA / AFP Sébastien Delogu a été moqué pour une lecture lente d’un discours à l’Assemblée.

POLITIQUE - Le « mépris de classe » a-t-il sa place en politique ? En intervenant lors de l’audition de Bruno Le Maire et de Thomas Cazenave, lundi 9 septembre, en commission des Finances de l’Assemblée nationale, le député Insoumis Sébastien Delogu ne s’imaginait sans doute pas être raillé. Or moins de vingt-quatre heures après, l’élu LR à la mairie de Paris Aurélien Véron a publié un extrait de la prise de parole de l’élu LFI, raillant son ton et son élocution. « L’école de la seconde chance ouvre une antenne à l’Assemblée nationale », écrit-il en guise de commentaire.

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Dans la foulée, de façon unanime, des députés de gauche sont montés au créneau contre les moqueries adressées à l’ancien chauffeur de taxi. « Envie de vomir devant le mépris de classe et les moqueries que subit mon collègue Sébastien Delogu, s’est par exemple insurgé le socialiste Philippe Brun. C’est un député bien plus utile au Parlement que beaucoup de pantins se croyant éduqués. » Pour la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, pourtant éloignée de nombre de positions de La France insoumise, « ce buzz sur le manque de fluidité de sa lecture est indigne des valeurs de la République et de l’égalité des citoyens. Siéger à l’Assemblée n’est pas un privilège des élites et des premiers de la classe ».

« Gardez votre condescendance »

Avant d’être élu député en 2022, Sébastien Delogu avait exercé plusieurs métiers, dont ceux de vendeur de costumes, serveur ou agent de sécurité. Contrairement à beaucoup de ses collègues, il a arrêté les études à sa majorité. Le tout avant de s’imposer, en 2016, comme une figure majeure de la lutte des taxis marseillais contre l’ubérisation de leur profession.

« Mon camarade Sébastien Delogu est un militant exceptionnel, a aussi défendu le député LFI Bastien Lachaud. Mieux vaut un homme au grand cœur qui se bat toujours pour le peuple, que cent petits marquis qui parlent bien, la bouche en cul-de-poule, mais suintent la cruauté et le mépris de classe. » « Opposez-vous à lui sur le fond si vous le souhaitez, mais gardez votre condescendance et votre mépris », a également tancé la députée écologiste Sandrine Rousseau.

Selon le député Insoumis Damien Maudet, élu en Haute-Vienne, les attaques contre son collègue sont un « nouvel exemple de mépris de classe venu de la droite. On préférera toujours un député qui butte un peu sur la lecture d’un texte, que les tonnes d’élus de droite qui tapent dans la caisse ». Quant au principal intéressé, élu des quartiers nord de Marseille, il a fait référence à la polémique en assurant : « Plus vous m’attaquez, plus ça me donne envie de vous combattre politiquement. »

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