Une séance calme attend Wall Street, l'Europe boursière s'accorde une pause

LES BOURSES EUROPÉENNES RECULENT À MI-SÉANCE

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue sur une note stable jeudi et les places européennes reculent à mi-séance, les investisseurs optant pour la prudence après plusieurs séances de hausse.

Les doutes sur la vigueur du rebond de l'économie et sur un plan de relance américain restent en toile de fond, en attendant de nouvelles indications sur l'emploi aux Etats-Unis. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street quasiment à l'équilibre au lendemain d'une séance en hausse, portée par un retour de l'appétit des investisseurs pour les valeurs technologiques. Le S&P-500 a frolé son record absolu à 3.393,52 points, qui date du 19 février, soit avant la crise sanitaire. À Paris, après quatre séances dans le vert, le CAC 40 perd 0,26% à 5.060,35 points vers 11h12 GMT.

À Francfort, le Dax cède 0,17% et à Londres, le FTSE abandonne 1,02%, plombé par plusieurs valeurs qui se traitent ex-dividende et par son exposition aux ressources de base, dont l'indice Stoxx abandonne 1,46%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 lâche 0,42%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 0,25% et le Stoxx 600 perd 0,42% après avoir clôturé mercredi à un pic de trois semaines.

La séance devrait rester particulièrement calme et faible en volumes d'échanges dans deux côtés de l'Atlantique avec la pause estivale.

Les négociations sur le plan de soutien américain ne semblent pas près de reprendre, démocrates et républicains campant sur leurs positions.

Sur le plan sanitaire, le nombre de nouvelles contaminations quotidiennes au coronavirus aux Etats-Unis paraît se stabiliser.

A Wall Street, la tendance pourrait changer avec la publication des chiffres des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis attendus à 12h30 GMT. Le consensus Reuters table sur une légère baisse des nouvelles demandes d'indemnisation, à 1,12 million.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Cisco Systems perd près de 6% dans les transactions avant l'ouverture, l'équipementier de réseaux ayant publié des objectifs de chiffre d'affaires et de bénéfice trimestriels inférieurs aux attentes et dévoilé un plan de restructuration qui inclut des départs anticipés et des suppressions de postes.

VALEURS EN EUROPE

La cote en Europe est animée par l'actualité des entreprises.

A Francfort, Thyssenkrupp chute de 15,63%, la plus forte baisse du Stoxx 600, après avoir dit prévoir une perte annuelle d'un milliard d'euros pour sa division sidérurgie, que le conglomérat allemand sera contraint de remanier, à moins qu'il ne décide de la vendre.

A Paris, ArcelorMittal (-3,09%) ferme la marche du CAC 40 et Airbus cède 1,60% après la décision du gouvernement américain de maintenir à 15% les tarifs douaniers imposés à l'avionneur en dépit des efforts de l'Union européenne pour résoudre un différend sur les subventions accordées à l'industrie aéronautique.

Le brasseur Carlsberg perd 5,32% après avoir dit attendre une baisse de 10% à 15% de son bénéfice d'exploitation annuel.

Contre la tendance, Deutsche Telekom prend 2,28% soutenu par des résultats trimestriels en hausse à la suite du rachat de Sprint par sa filiale américaine T-Mobile.

L'action Natixis grimpe de 2,55% à la suite d'un relèvement de recommandation de Barclays, qui affiche sa confiance en la nouvelle direction de la filiale cotée du groupe bancaire mutualiste BPCE.

CHANGES

Du côté des devises, le dollar recule de 0,4% face à un panier de devises de référence, à un plus bas d'une semaine.

"Le coronavirus continue de jeter une longue ombre sur les perspectives de reprise de l'économie américaine et la partisanerie politique empêchant un accord entre les démocrates et les républicains n'aide pas. Sans un plan de relance, il est peu probable que l'économie américaine se remette rapidement sur pied et c'est la principale raison de la récente faiblesse du dollar", résume Ricardo Evangelista chez ActivTrades.

L'euro continue de s'apprécier, repassant au-dessus de 1,183 dollar (+0,55%)

La livre (+0,58%) profite également de la faiblesse du dollar ainsi que d'une annonce encourageante sur un accord entre la Grande-Bretagne et l'Union européenne sur les modalités du Brexit.

TAUX

Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans recule d'environ deux points de base à 0,6719% après avoir bondi mercredi, porté par d'importantes adjudications.

Son équivalent allemand est stable autour de -0,442%.

PÉTROLE

Les cours du pétrole reculent légèrement en réaction à de nouvelles prévisions de l'Energy Information Administration (EIA )qui s'attend à une baisse de la demande mondiale plus importante que prévu à cause de la chute du trafic aérien.

Le Brent perd 0,26% à 45,31 dollars le baril et le brut léger américain cède 0,14% à 42,61 dollars.

Mercredi, l'Opep a également abaissé ses prévisions de la demande de pétrole en raison de la pandémie de coronavirus, ajoutant que la reprise attendue l'an prochain restait soumise à de multiples incertitudes, ce qui risque de peser sur les cours.

(édité par Patrick Vignal)