«Rétablir la peine de mort est une réaction démagogique»

La Papouasie Nouvelle-Guinée a rétabli hier la peine capitale, le Sénégal y songe. Anne Denis, d'Amnesty International, craint un retour en arrière, même si la tendance mondiale reste abolitionniste.

La Papouasie Nouvelle-Guinée s'est prononcée, hier, pour le rétablissement effectif de la peine de mort. Le pays n’avait pourtant pas réalisé d’exécution depuis son indépendance, il y a un demi-siècle. L’annonce est un coup dur pour les défenseurs des droits de l’homme et surprend Amnesty International. Dans son rapport, publié en avril, l’ONG faisait état d'une stabilisation du nombre de mises à mort. Un constat cependant nuancé par une recrudescence des exécutions en Irak, en Iran, en Arabie Saoudite ou encore au Yemen, et le retour de cette pratique dans des pays qui l'avaient pourtant abandonnée, comme l'Inde, l'Indonésie, le Japon, mais aussi la Gambie. Anne Denis est responsable de la commission Abolition de la peine de mort pour Amnesty International France. Elle revient sur le rétablissement de la peine capitale en Papouasie Nouvelle-Guinée : un cas pas si isolé, même si la tendance mondiale reste abolitionniste.

La Papouasie Nouvelle-Guinée n’avait pas exécuté de condamné à mort depuis 1954. Vous attendiez-vous à un tel retour en arrière?

Cette décision est assez surprenante, d’autant plus que la zone Pacifique était jusqu’alors plutôt exemplaire. Nous n’avons pas eu connaissance de nouvelles condamnations ou exécutions dans cette région du monde au cours des dernières années. La Papouasie Nouvelle-Guinée s’inscrivait tout à fait dans cette dynamique. Le pays était considéré comme abolitionniste, du moins dans les faits, même si la loi autorisant la peine de mort n’a jamais été supprimée. Au contraire, il y avait même des signes plutôt encourageants. L’an passé, cet Etat, qui avait l’habitude de voter contre les résolutions des Nations Unis, s’était abstenu au sujet d’un moratoire universel. Nous avions interprété cela comme un petit (...)

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