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Ryad annonce une trêve conditionnelle au Yémen pour mardi soir

A Aden, combattant en lutte contre les miliciens houthis. Une trêve humanitaire de cinq jours entrera en vigueur mardi au Yémen à 23h00, heure locale, si les rebelles houthis acceptent de s'y conformer, a annoncé vendredi le ministre saoudien des Affaires étrangères en visite à Paris. /Photo prise le 8 mai 2015/REUTERS

PARIS (Reuters) - Une trêve humanitaire de cinq jours entrera en vigueur mardi au Yémen à 23h00 locales (20h00 GMT) si les rebelles houthis acceptent de s'y conformer, a annoncé vendredi le ministre saoudien des Affaires étrangères en visite à Paris. "Nous espérons que les Houthis se montreront raisonnables et réaliseront que les intérêts du Yémen et de son peuple doivent être des priorités pour tout le monde", a déclaré Abdel al Djoubeir lors d'une conférence de presse commune avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry. "C'est une occasion pour les Houthis de montrer qu'ils tiennent à leur peuple et nous espérons qu'ils accepteront cette offre pour le bien du Yémen", a-t-il poursuivi. "Il est essentiel qu'une aide internationale parvienne le plus vite possible au plus grand nombre de Yéménites." "Une catastrophe humanitaire est en train de se préparer (...) et il est clair que nous vivons un moment important", a souligné pour sa part John Kerry. Le chef de la diplomatie américaine, sans citer directement l'Iran, a souhaité que tous ceux qui soutiennent les Houthis incitent ces derniers à accepter la trêve. "Les Etats-Unis travaillent avec la communauté internationale pour tenter d'organiser l'envoi d'une aide humanitaire la plus importante possible, via les Nations unies, dès que le cessez-le-feu sera entré en vigueur", a-t-il dit. Même si "elle n'est pas la paix", a poursuivi le dirigeant américain, une trêve peut ouvrir la voie à des négociations en vue de parvenir à un règlement politique au Yémen. Soutenue par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France, une coalition arabe menée par l'Arabie saoudite mène depuis le 26 mars des frappes aériennes au Yémen contre les miliciens chiites houthis et leurs alliés, notamment des soldats fidèles à l'ancien président Ali Abdallah Saleh. Le but de cette coalition est de rétablir le gouvernement du président Abd-Rabbou Mansour Hadi, qui a été contraint de se réfugier à Ryad. Les raids aériens ont fait plus de 1.300 morts et la situation humanitaire ne cesse de s'aggraver à travers le pays. Sur le terrain, les avions de la coalition ont mené des raids jeudi et vendredi dans la province de Saada, bastion des Houthis dans le nord-ouest du pays, près de la frontière saoudienne. Des tracts ont été lancés pour inviter la population civile à quitter la région avant le coucher du soleil. L'artillerie des Houthis a bombardé cette semaine des villes saoudiennes près de la frontière, faisant dix morts. (Lesley Wroughton à Paris, Mohammed Ghobari et Mohammed Mukhashaf; Jean-Philippe Lefief et Guy Kerivel pour le service français)