Rwanda: de nouveaux éléments relancent la thèse de la complicité de la France dans le génocide

En janvier 2004, une survivante du massacre de Bisesero au mémorial d'hommage aux victimes.

Des officiers français ont-ils délibérément choisi de ne pas intervenir, entre les 27 et 30 juin 1994, sachant que des Tutsis étaient massacrés près de Bisesero?

Mais qu’allait donc faire l’armée française au Rwanda à la fin du génocide de 1994 ? Depuis plus de vingt ans cette question revient régulièrement hanter tous ceux qui ont des doutes sur le rôle de la France dans les événements qui ont ensanglanté ce petit pays de l’Afrique des Grands Lacs. Mais aussi sur le bien-fondé de l’opération Turquoise, déclenchée, tardivement, le 23 juin 1994, pour «mettre fin aux massacres». Du moins officiellement. Le soupçon monstrueux d’une éventuelle «complicité de génocide» vient à nouveau de resurgir avec la publication mardi de documents aux mains du juge Claude Choquet. Ce magistrat instructeur rattaché au pôle «génocide et crimes contre l’humanité» est en effet chargé d’enquêter sur les plaintes visant plusieurs officiers français dans le cadre de l’opération Turquoise. Et notamment sur ce qu’ils ont fait, ou plutôt évité de faire, pendant trois jours, du 27 juin au 30 juin 1994, alors qu’ils se trouvaient près des montages de Bisesero, à l’ouest du Rwanda. Ont-ils délibérément laissé massacrer plus d’un millier de Tutsis qui les avaient appelés au secours ? Ou bien ont-ils compris trop tard que les victimes cachées depuis plusieurs semaines dans la forêt étaient sous la menace des autorités locales, ces hommes qui sur le terrain servaient parfois d’alliés ou de guides aux militaires français ?

Echange surréaliste

Ces «trois jours de trop» sont au cœur d’une polémique aussi vieille que le génocide. Depuis des années, les deux thèses s’affrontent avec cette passion quasi irrationnelle qui surgit toujours dès qu’on évoque le rôle de la France au Rwanda. «Mais cette fois-ci pour la première fois, on sort du "paroles contre paroles" et on a des preuves tangibles que certains officiers ont délibérément choisi d’ignorer le danger dans lequel se trouvaient les Tutsis à (...)

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