La Russie va libérer le journaliste américain Evan Gershkovich dans un vaste un échange de prisonniers
La Russie et des pays occidentaux se sont accordés sur un grand échange de prisonniers, qui comprend notamment la libération du journaliste américain Evan Gershkovich, condamné en juillet à 16 ans de prison en Russie, ont annoncé jeudi des médias américains.
Une information confirmée par la Turquie, qui a participé aux négociations. "Le MIT (services de renseignement turcs, NDLR) a mené à Ankara l'opération d'échange de prisonniers la plus importante de ces derniers temps, qui a impliqué l'échange de 26 personnes provenant des prisons de sept pays différents (États-Unis, Allemagne, Pologne, Slovénie, Norvège, Russie et Biélorussie)", a annoncé la présidence turque dans un communiqué.
Evan Gershkovich avait été reconnu coupable d'"espionnage", une accusation jamais étayée par Moscou et rejetée par l'intéressé, ses proches et les États-Unis. Le reporter du Wall Street Journal, âgé de 32 ans, devait purger sa peine dans une colonie pénitentiaire à "régime sévère".
CNN rapporte qu'outre Evan Gershkovich, détenu depuis mars 2023, la Russie et les États-Unis se sont entendus sur la libération d'autres Américains, dont l'ancien Marine Paul Whelan. Selon ABC, d'autres pays occidentaux sont impliqués dans cet échange.
Pas de confirmation officielle
Il n'y a eu pour l'instant aucune confirmation de la part de responsables américains et le Kremlin s'est refusé plus tôt jeudi à tout commentaire. Depuis plusieurs jours, les spéculations allaient bon train sur un accord imminent, après que plusieurs prisonniers détenus en Russie ont disparu de leurs colonies pénitentiaires, un phénomène inhabituel.
Si cet échange de prisonniers a bien lieu, il serait le premier entre Moscou et les Occidentaux depuis la libération en décembre 2022 de la joueuse américaine de basket Brittney Griner détenue en Russie pour une affaire de stupéfiants contre celle du célèbre trafiquant d'armes russe Viktor Bout, emprisonné aux Etats-Unis.
Un précédent échange en 2010 avait vu la libération de 14 espions, dont les Russes Anna Chapman condamnée aux Etats-Unis et Sergueï Skripal, agent double emprisonné en Russie. De grands échanges impliquant autant de personnes n'avaient pas eu lieu depuis ceux des années 1985 et 1986, pendant les dernières années de la Guerre froide.
De nombreuses négociations
Les États-Unis ont fait pression sur Moscou pour obtenir la libération du journaliste du Wall Street Journal, Evan Gershkovich, condamné le 19 juillet en Russie à 16 ans de prison à l'issue d'un procès expéditif pour "espionnage", une accusation jamais étayée.
Le journaliste, sa famille, ses proches ainsi que la Maison Blanche n'ont eu de cesse de dénoncer une affaire montée de toutes pièces. Evan Gershkovich avait été arrêté fin mars 2023, alors qu'il était en reportage à Ekaterinbourg (Oural).
Après sa condamnation, le président américain Joe Biden avait assuré que les États-Unis continuaient d'oeuvrer "d'arrache-pied" pour obtenir sa libération. Evan Gershkovich "a été pris pour cible par les autorités russes parce qu'il est journaliste et Américain", avait alors dénoncé Joe Biden.
Washington a également travaillé en coulisses pour obtenir la libération d'un autre de ses ressortissants, l'ex-Marine Paul Whelan, âgé de 54 ans et qui a également les nationalités britannique, irlandaise et canadienne. Ce dernier est emprisonné en Russie depuis décembre 2018 pour "espionnage", des accusations qu'il rejette. Il figure parmi les personnes qui ont "disparu" récemment du système carcéral russe.