Russie: le mari de la patronne du géant Wildberries inculpé pour "meurtre" après la fusillade

Une fusillade a éclaté au siège de l'entreprise Wildberries à Moscou ce mercredi 18 septembre faisant deux morts et sept blessés, dont des policiers.

Le mari de la richissime patronne de Wildberries a été arrêté et inculpé ce jeudi notamment pour "meurtre", selon les avocats de celui-ci, après cette fusillade meurtrière survenue en plein conflit au sein du couple.

Dans un communiqué publié sur Telegram, les avocats de Vladislav Bakaltchouk, époux de la femme la plus riche de Russie Tatiana Bakaltchouk, ont indiqué qu'il est accusé de "meurtre", "tentative de meurtre", et "atteinte à la vie" d'un membre des forces de l'ordre. Il est également visé par un article du code pénal russe qui réprime les tentatives de justice personnelle. Toutes ces accusations sont passibles de très lourdes peines d'emprisonnement.

Un conflit autour de l'avenir de la société

Tatiana Bakaltchouk et Vladislav Bakaltchouk, en instance de divorce, se déchirent autour de l'avenir de la société, géant du e-commerce, dont elle détient 99% et son mari 1%. Le conflit a pris un tour dramatique mercredi. Tatiana Bakaltchouk a accusé son mari d'avoir fait irruption dans le bâtiment avec des individus armés qui ont ouvert le feu, ce que les avocats de ce dernier ont à nouveau démenti jeudi.

Selon eux, Vladislav Bakaltchouk a été visé "par une attaque" devant "une dizaine de témoins" et des caméras de surveillance qui montreraient que "des membres de l'autre partie du conflit" ont ouvert le feu les premiers.

Wildberries, fondé en 2004, est présent dans plusieurs pays d'ex-URSS et revendique plus de 10 millions de commandes quotidiennes. Tatiana Bakaltchouk, 48 ans, a une fortune estimée par Forbes à 7,9 milliards de dollars (7,08 milliards d'euros).

Les Bakaltchouk, qui ont sept enfants, sont en guerre ouverte depuis que Wildberries a annoncé en juin un projet de fusion avec le groupe de publicité Russ, qui pèse beaucoup moins dans l'économie nationale.

Le Kremlin, qui y voit la possibilité de créer un géant russe à même de concurrencer à terme Alibaba ou Amazon, soutient cette union, poussée par Tatiana Bakaltchouk, tandis que son mari s'y oppose fermement. Vladislav Bakaltchouk s'en est plaint ouvertement en juillet à Ramzan Kadyrov, le dirigeant de Tchétchénie, où sa femme est née.

Le chef tchétchène, connu pour ses méthodes brutales et ses intérêts économiques multiples, a pris fait et cause pour l'époux, qualifiant la fusion de "fraude à grande échelle".

Article original publié sur BFMTV.com