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Russie, Iran et Turquie adoptent une Déclaration sur la Syrie

La Russie, l'Iran et la Turquie ont adopté mardi une "Déclaration" visant à mettre fin au conflit en Syrie, par laquelle ils s'engagent à oeuvrer à la mise en place d'un cessez-le-feu dans l'ensemble du pays et à organiser des négociations de paix au Kazakhstan, a déclaré Sergueï Lavrov. /Photo prise le 20 décembre 2016/REUTERS/Maxim Shemetov

par Maria Tsvetkova et Peter Hobson MOSCOU (Reuters) - La Russie, l'Iran et la Turquie ont adopté mardi une "Déclaration" visant à mettre fin au conflit en Syrie, par laquelle ils s'engagent à oeuvrer à la mise en place d'un cessez-le-feu dans l'ensemble du pays et à organiser des négociations de paix au Kazakhstan, a déclaré Sergueï Lavrov. Le chef de la diplomatie russe s'exprimait à l'issue d'une réunion avec ses homologues iranien et turc et les ministres de la Défense des trois pays. Sergueï Lavrov a informé par téléphone son homologue américain, John Kerry, des résultats des entretiens tenus à Moscou, a fait savoir le ministère russe des Affaires étrangères. Sergueï Lavrov, s'exprimant devant la presse à l'issue de la réunion, a souligné que Moscou et Téhéran, principaux soutiens militaires du président syrien Bachar al Assad, et Ankara, qui appuie certains rebelles, s'étaient engagés à faciliter la recherche d'une solution politique entre le gouvernement de Damas et l'opposition qui garantirait l'intégrité territoriale de la Syrie. "L'Iran, la Russie et la Turquie sont prêts à faciliter l'élaboration d'un accord, qui est déjà en cours de négociation, entre le gouvernement syrien et l'opposition, et d'en être les garants", peut-on lire dans cette "Déclaration de Moscou". "Ils invitent tous les autres pays ayant de l'influence sur la situation sur le terrain à faire de même (à faciliter un accord)", ajoute le document. Les trois pays sont d'accord sur le fait que la priorité aujourd'hui en Syrie doit être de lutter contre le terrorisme, pas d'orchestrer un changement de régime à Damas, a précisé le chef de la diplomatie russe. Son homologue turc, Mevlut Cavusoglu, ne l'a pas démenti mais a souligné qu'il fallait arrêter de soutenir "tous les groupes étrangers" combattant en Syrie, visant implicitement le Hezbollah libanais et les milices chiites irakiennes ou d'autres pays appuyant l'armée syrienne. UNE VRAIE INFLUENCE "SUR LE TERRAIN" Ce serait une erreur de ne regarder que d'un seul côté, a insisté le ministre turc, qui s'exprimait devant la presse aux côtés de ses homologues russe et iranien. Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, avait indiqué un peu plus tôt que la première étape de la "feuille de route" devrait être la mise en place d'un cessez-le-feu dans l'ensemble de la Syrie. "Toutes les tentatives précédentes de la part des Etats-Unis et de leurs partenaires pour s'entendre sur des actions coordonnées étaient vouées à l'échec. Aucun d'eux n'avait réellement d'influence sur le terrain", a-t-il déclaré. "L'adoption de la Déclaration au niveau des ministres de la Défense et des Affaires étrangères signifie que nous sommes prêts à nous attaquer ensemble aux questions concrètes liées à la résolution (du conflit) en Syrie", a ajouté Sergueï Choïgou. L'intervention militaire de la Russie depuis septembre 2015 a été décisive pour le cours du conflit syrien, permettant à Bachar al Assad de reprendre l'initiative alors que son armée était au bord de l'effondrement. La campagne de reconquête lancée par les forces de Damas, appuyées par plusieurs milices étrangères pro-iraniennes, a permis au gouvernement syrien de reprendre Alep, la grande ville du nord de la Syrie, dont l'évacuation des derniers rebelles et civils est en cours. Bachar al Assad a déclaré la semaine dernière qu'il entendait désormais reconquérir la totalité de la Syrie mais il n'est pas certain que ses parrains l'entendent totalement de cette oreille. A son arrivée à Moscou, le chef de la diplomatie iranienne, Mohamed Javad Zarif, a déclaré qu'il n'y avait pas de solution militaire au conflit syrien, "seulement une solution politique". (Andrew Osborn; Tangi Salaün et Eric Faye pour le service français)