Russie: un homme condamné à cinq ans de prison pour avoir dénoncé l'assaut contre l'Ukraine
Une peine lourde. Ce mardi 17 septembre, un Russe a été condamné par un tribunal municipal moscovite pour avoir critiqué l'offensive en Ukraine à l'occasion d'un micro-trottoir. Iouri Kokhovetsa a écopé d'une peine de cinq ans de camp pénitentiaire.
L'homme de 38 ans avait déjà été reconnu coupable fin avril d'avoir "discrédité l'armée" et condamné à cinq ans de travail correctionnel mais était resté libre. Le tribunal a donc décidé de "modifier le verdict" pour une sanction plus lourde pour une prise de position du Russe dénonçant l'offensive en Ukraine au micro d'un journaliste, en juillet 2022.
Le premier à être poursuivi pour des annonces faites aux journalistes
Si des centaines d'opposants, de militants et de Russes ordinaires ont été emprisonnés pour avoir exprimé leur désaccord depuis le début de l'assaut russe contre l'Ukraine lancé en février 2022, il s'agit du premier cas connu de poursuites pour avoir répondu à des questions de journalistes.
En juillet 2022, alors sollicité par le média Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL) dans les rues de Moscou, Iouri Kokhovets avait ouvertement critiqué les autorités ainsi que l'offensive en Ukraine. Il a notamment accusé les militaires russes d'avoir "abattu sans raison" des civils à Boutcha, une localité près de Kiev qui a été le théâtre d'un massacre imputé aux forces de Moscou au début de leur offensive, en 2022.
D'abord arrêté, puis relâché par la police avec une faible amende, Iouri Kokhovets a finalement vu son cas requalifié en vertu d'une accusation introduite dans le code pénal au début du conflit.
La quasi-totalité des opposants d'envergure ont fui la Russie ou ont été emprisonnés. Le plus connu d'entre eux, Alexeï Navalny, est mort dans des circonstances troubles dans une prison de l'Arctique en février dernier.