Russie : un diplomate démissionne, submergé par la « honte »

Le diplomate démissionnaire dit s'être senti « honteux pour son pays » (illustration).
Le diplomate démissionnaire dit s'être senti « honteux pour son pays » (illustration).

Est-ce le début d'une fuite des diplomates russes ? Comme le note Courrier international, Boris Bondarev a démissionné de son poste de conseiller diplomatique de la Russie basé à Genève (Suisse) au sein de l'ONU, lundi 23 mai. Sa décision est d'autant plus marquante qu'il assurait des fonctions au sein du ministère russe des Affaires étrangères dirigé par le puissant Sergueï Lavrov depuis deux décennies.

Sur les réseaux sociaux, il a justifié sa démission par un sentiment de honte vis-à-vis de son « pays » à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine. « J'ai assisté à beaucoup de revirements de notre politique étrangère au cours de ma carrière, mais jamais je n'ai été aussi honteux pour mon pays », a-t-il publié sur sa page LinkedIn, un réseau pourtant interdit par le pouvoir russe. Dans le même temps, il a expliqué avoir « clarifié [s]on point de vue » également sur Facebook. Le réseau social américain est également interdit sur le sol russe. Selon les informations communiquées par l'homme aux médias, il travaillait pour la mission diplomatique russe à l'ONU dans la ville suisse de Genève depuis 2019.

À contre-courant de la ligne du Kremlin qui se borne à évoquer une « opération spéciale », Boris Bondarev n'hésite pas à parler de « guerre ». Selon lui, le conflit engagé le 24 février par Vladimir Poutine est désormais mené « contre l'ensemble du monde occidental ». Et ce, alors que les capitales européennes ont mis en place plusieurs séries de sanctions écon [...] Lire la suite