Russie: un étudiant arrêté pour avoir "justifié les activités d'une organisation paramilitaire ukrainienne"

Il risque la prison ferme. Un étudiant russe a été arrêté dans la région de Primorié, dans l'Extrême-Orient russe, pour apologie d'une organisation "terroriste" ukrainienne et placé en détention provisoire, a indiqué jeudi le Comité d'enquête local. La Russie, depuis son assaut contre l'Ukraine en février 2022, a lancé une campagne de répression contre toutes les voix critiquant cette offensive militaire à grande échelle.

L'étudiant de 19 ans est mis en cause pour avoir publié des messages interdits sur une messagerie en ligne en septembre 2023.

Dans un communiqué du Comité d'enquête régional sont évoqués "des propos publics justifiant les activités d'une organisation paramilitaire ukrainienne, reconnue comme terroriste et interdite en Russie".

Jeudi 19 septembre, un tribunal de Primorié a ordonné son placement en détention pour environ deux mois, selon la même source. Accusé d'"apologie publique du terrorisme", il risque jusqu'à sept ans de prison. Sur sa chaîne Telegram, le Comité d'enquête local a diffusé des images d'une arrestation musclée de l'étudiant à son domicile.

Loin d'être un cas isolé en Russie

Depuis le début de l'offensive russe en Ukraine, des milliers de personnes ont été sanctionnées, menacées ou emprisonnées en Russie en raison de leur opposition réelle ou supposée à l'assaut ordonné par le président Vladimir Poutine. Le procès d'une militante antiguerre de 18 ans, Daria Kozyreva, emprisonnée depuis février et accusée de "discrédit à répétition" des forces armées russes, a par exemple débuté jeudi à Saint-Pétersbourg. Elle encourt 5 ans de prison.

Selon le site Mediazona, spécialisé dans le suivi des répressions politiques, elle avait notamment peint sur un mur un graffiti montrant un cœur autour du mot Marioupol, ville du sud-est de l'Ukraine dévastée lors d'un terrible siège des forces russes au printemps 2022.

Dans un cas séparé, une enquête pour trahison a été ouverte dans la région de Tioumen, en Sibérie, contre un informaticien accusé d'avoir travaillé pour "une organisation étrangère", ont indiqué jeudi les services russes de sécurité (FSB) cités par l'agence TASS. L'accusé risque huit ans de prison.

Par ailleurs, le Comité d'enquête russe a ouvert une enquête contre le journaliste Kirill Martynov, en exil à l'étranger où il est le rédacteur en chef de Novaïa Gazeta Europe, un média créé en avril 2022 par des journalistes du journal indépendant Novaïa Gazeta ayant dû fuir le pays.

Il est accusé d'avoir oeuvré pour une organisation "indésirable", selon une source au sein des forces de l'ordre, citée jeudi par TASS. Novaïa Gazeta Europe a été déclaré en juillet "organisation indésirable" et de facto interdite en Russie.

Article original publié sur BFMTV.com