La "ruralité" plutôt que l'immigration: Eric Zemmour en déplacement en Eure-et-Loir ce vendredi

Eric Zemmour à Husseren-les-Châteaux, en Alsace, le 18 décembre 2021 - SEBASTIEN BOZON / AFP
Eric Zemmour à Husseren-les-Châteaux, en Alsace, le 18 décembre 2021 - SEBASTIEN BOZON / AFP

Officiellement pour Eric Zemmour, pas d'immigration ni de sécurité - pourtant ses thèmes de prédilection - au programme ce vendredi. Le candidat d'extrême droite est attendu en Eure-et-Loir, pour un déplacement centré sur "la ruralité, les sujets agricoles, et globalement toutes les problématiques que peuvent rencontrer les ruraux", indique-t-on à BFMTV.com dans l'équipe de campagne du candidat.

Eric Zemmour doit commencer par une visite à la mairie de Bonneval, commune d'environ 5000 habitants, suivie d'un déjeuner avec des élus locaux. Il doit ensuite se rendre en début d'après-midi à la mairie de Villampuy, à peine 300 habitants, avant de visiter une entreprise de semences potagères des environs et de clore la journée par une réunion publique à Châteaudun, sous-préfecture de quelque 13.000 habitants.

"Ça sera vraiment basé sur la ruralité", insiste-t-on dans son entourage. Jusque-là, Eric Zemmour s'est peu exprimé sur la question. Avant les vacances de Noël, il avait néanmoins rendu visite à un viticulteur dans le Haut-Rhin, lors d'un déplacement en Alsace.

"Eric Zemmour a déjà parlé de toutes les thématiques, mais là on sera sur la ruralité, avec une rencontre avec des agriculteurs, mais aussi sur le sujet des maires de communes de taille modeste, qui sont les piliers de notre République", fait valoir à BFMTV.com Antoine Diers, directeur adjoint de la stratégie de campagne, qui cite aussi le sujet des "services publics dans la ruralité". 876450610001_6290008445001

Recherche de parrainages

Si la visite dans la région Centre-Val de Loire devrait permettre au candidat d'évoquer des sujets sur lesquels il s'était à ce jour peu épanché, c'est aussi l'occasion pour Eric Zemmour de faire coup double, en allant à la recherche de promesses pour atteindre le fameux seuil des 500 parrainages, indispensables pour avoir un bulletin à son nom dans les bureaux de vote en avril. Une visée assumée dans son entourage.

"L'objectif est double: dans un premier temps, prendre le pouls, parler aux maires du quotidien. Mais aussi discuter pour qu'ils comprennent qu'on a besoin d'eux, de leur parrainage", explique à BFMTV.com Dénis Cieslik, chargé de la quête des signatures.

"C'est difficile d'aller chercher les 500 parrainages", admet le militant. Dénis Cieslik dit en chercher 650, "pour être certain" d'avoir le nombre requis le moment venu. Ce sont aux élus eux-mêmes, à partir du 30 janvier, de concrétiser les promesses en adressant leurs parrainages au Conseil constitutionnel.

Ce jeudi sur Europe 1, Eric Zemmour a revendiqué "à peu près 300 promesses" à ce stade et lancé un appel à David Lisnard, président de l'Association des maires de France (AMF) afin de parvenir au seuil requis. "Cette histoire de parrainages est absolument folle", s'est-il également plaint.

Un accueil "républicain" d'un maire LR

Le maire Les Républicains (LR) de Bonneval, Joël Billard, qui recevra vendredi en début de journée Eric Zemmour, a fait savoir dans les colonnes du Parisien qu'il n'avait pas pour habitude de parrainer un candidat. "Il nous accueille de façon républicaine, il ne nous accueille pas en tant que parrain", assure Dénis Cieslik.

Vincent Lhopiteau, édile de Villampuy qui recevra le candidat l'après-midi, a en revanche assumé auprès du quotidien régional L'Echo républicain avoir d'ores et déjà accordé sa promesse de signature à Eric Zemmour, après avoir parrainé le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) Philippe Poutou en 2017.

Pour le maire de la petite commune, Eric Zemmour "est un vrai homme de droite (...). Il est anti-système et dit beaucoup de vérités, notamment sur l'immigration". L'intéressé ajoute être ni "raciste ni facho" et estime qu'"il y a un acharnement contre lui". "Ça m'embêterait qu'il ne soit pas candidat à la présidentielle. Tout le monde a le droit de s'exprimer", justifie-t-il.

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Environ 1000 personnes attendues pour une réunion publique

En fin de journée, la réunion publique attendue à Châteaudun se déroulera sur inscriptions. L'équipe de campagne indique que la salle Crystal, d'une capacité d'environ 1000 personnes, devrait être "remplie". Alors que Marine Le Pen a fait savoir en début de semaine qu'elle repoussait son meeting prévu à Reims le 15 janvier en raison de la situation épidémique, pour l'entourage d'Eric Zemmour, il "n'a pas été en débat de reporter" cette rencontre.

Elle doit aussi être l'occasion pour le candidat de tenter de faire oublier les violences à son meeting de Villepinte (Seine-Saint-Denis) début décembre, ou encore son déplacement chahuté à Marseille, marqué par échange de doigts d'honneurs encore ancré dans les esprits, fin novembre.

"Je pense qu'il est déjà oublié, on va de l'avant. Marseille c'était compliqué mais on est passé à autre chose", balaye-t-on dans son équipe.

En Vendée avec Philippe de Villiers samedi

Après l'Eure-et-Loir et la ruralité, Eric Zemmour enchaînera le lendemain avec un déplacement aux Sables-d'Olonnes (Vendée). Cette visite aura elle pour but de défendre le maintien en place d'une statue de Saint-Michel, installée en 2018 dans l'espace public sur le parvis d'une église. Le tribunal administratif de Nantes a, fin décembre, ordonné son retrait au nom du principe de laïcité.

Selon le communiqué de l'équipe de campagne, le candidat sera accueilli par Philippe de Villiers, qui l'avait déjà accompagné en Arménie. Il profitera aussi de sa venue pour aller "à la rencontre d'élus locaux" et autres "acteurs économiques".

Article original publié sur BFMTV.com