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Rupture de canalisation à l'usine Altéo de Gardanne

MARSEILLE (Reuters) - Une rupture de canalisation de soude et de bauxite s'est produite dans l'usine d'alumine Altéo de Gardanne (Bouches-du-Rhône), un incident jugé "sans gravité" par la direction du site qui est sous pression des défenseurs de l'environnement pour ses rejets de déchets au coeur du parc national des Calanques. La rupture de la canalisation, qui s'est produite dans la nuit de mardi à mercredi, n'a fait aucun blessé, a annoncé la préfecture des Bouches-du-Rhône jeudi dans un communiqué. Des relevés ont été réalisés jeudi pour "mesurer l'impact de la pollution" et une enquête de gendarmerie a été diligentée par le parquet d'Aix-en-Provence pour déterminer les causes. "Un panache de projections de ces produits, d’abord circonscrit à l’usine, a été par la suite relevé sur une quinzaine d’hectares à proximité, se traduisant par des dépôts de cristaux blanchâtres", a souligné la préfecture. Un arrêté préfectoral doit en urgence permettre la vérification de toutes les canalisations de l'usine. Une cellule de suivi a été installée en mairie de Gardanne, notamment pour coordonner les opérations de nettoyage qui ont été engagées par la direction d'Altéo. L'industriel a évoqué un "accident sans gravité" qui n'a pas eu "d'impact environnemental avéré". "Néanmoins, des embruns pouvant contenir de la soude sont sortis du périmètre du site, provoquant localement un dépôt de couleur blanche", a-t-il indiqué dans un communiqué. Le préfet a autorisé fin décembre Altéo à poursuivre l'exploitation du site de Gardanne et permis, pour six ans, le rejet dans la mer d'effluents aqueux dépassant les seuils réglementaires. Cette décision a été désapprouvée par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, mais a été confortée fin février par le tribunal administratif de Marseille. Selon l'industriel, une nouvelle station de traitement des eaux a permis depuis novembre de cesser définitivement le rejet de boues rouges en mer. L'usine d'alumine, qui représente 440 emplois directs et 300 indirects, bénéficiait depuis 1966 du droit de rejeter les résidus solides du traitement de la bauxite à une profondeur de 320 mètres dans un canyon marin au coeur du parc national. Le groupe, propriété depuis 2012 du fonds d'investissement américain HIG, a déversé 20 millions de tonnes de boues rouges sur plus de 2.000 km2 de fonds marins. (Jean-François Rosnoblet, édité par Yves Clarisse)