RSF : "l'attentat de Kaboul est le plus grave commis contre des journalistes depuis le début de la guerre"

Les journalistes étaient donc la cible de la seconde explosion hier à Kaboul. L'ONG de défense de la liberté de la presse, Reporters sans frontières, dénonce cette technique qu'elle connaît bien. Selon Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, c'est le plus grave attentat commis contre des journalistes depuis le début de la guerre en Afghanistan en 2001 : "Ce qui s'est passé, c'est précisément un scénario que nous envisageons dans les formations que nous organisons en Afghanistan. C'est-à-dire qu'un premier attentat est commis, qui sert notamment à attirer les journalistes pour commettre un second attentat qui les vise. Et, évidemment, les journalistes, faisant leur travail, venant pour couvrir le premier attentat, sont victimes du second attentat." "Le niveau de menace est, en permanence, extrêmement élevé en Afghanistan, avec des journalistes qui sont menacés par Etat islamique et par les talibans dans de nombreuses provinces du pays. Mais un attentat aussi grave que celui-ci n'avait jamais eu lieu contre des journalistes en Afghanistan depuis le début de la guerre en 2001, et ce, même si un très grave attentat avait déjà eu lieu début 2016 contre le car de la société Tolonews qui est une chaîne de télévision de Kaboul, attentat qui avait causé la mort de 7 collaborateurs." Selon RSF, de grandes parties de l'Afghanistan commencent à se transformer en trous noirs de l'information en raison de toutes les violations de la liberté de la presse que commettent Daech et les talibans.