RSA contre bénévolat, plus facile à dire qu’à faire

Validé par le Conseil d’Etat le mois dernier, le dispositif mis en place dans les deux départements d’Alsace reste encore marginal.

Du bénévolat imposé et payé au revenu de solidarité active (RSA). L’idée a déjà fait son chemin dans les deux départements alsaciens. Dans le Haut-Rhin, l’engagement bénévole peut figurer sur le contrat à signer par les personnes percevant le RSA pour recevoir ce minimum vital. Ainsi, 820 bénéficiaires haut-rhinois sont tenus de donner de leur temps. Depuis février 2016, le département tente de conditionner le versement de cette allocation d’environ 550 euros pour une personne seule. L’obligation a d’abord été retoquée avant d’être autorisée par le Conseil d’Etat le mois dernier. 17 000 personnes bénéficient du RSA dans le Haut-Rhin. Près de la moitié d’entre eux n’ont pas d’emploi depuis plus de quatre ans.

Le département veut pousser les bénéficiaires vers le bénévolat. Sur les 820 «engagements de bénévolats signés», 451 personnes n’ont pas encore intégré une association, une collectivité locale, une maison de retraite ou un établissement public. «Leur engagement est assuré dans les deux mois», affirme le département. Il y a aussi 150 bénéficiaires du RSA qui n’ont pas attendu le département pour donner de leur temps. Marie-Paule Roellinger a élevé seule ses quatre enfants, dont un asthmatique. Depuis plusieurs années, elle est trésorière de l’association Nouvel Elan à Bourtzwiller et bénévole pour un festival et un centre socioculturel. La sexagénaire fustige l’obligation souhaitée par le département : «Avec le RSA, on ne fait que survivre.»

Occasion rêvée. Dans le Bas-Rhin, le conseil départemental pousse aussi ses allocataires du RSA à s’engager. La charte «C’est des volontaires 67» a été lancée en février 2017 à l’initiative du président du département, Frédéric Bierry. Le document doit être signé par la collectivité, une association d’accueil, un bénévole et son tuteur, un travailleur social attitré. Parmi les 24 400 bénéficiaires (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Le Calcul du seuil de pauvreté
Pour l’exécutif, les pauvres peuvent attendre
L’exécutif relègue la pauvreté à l’arrière-plan
«Ce pognon de RSA, il n’est pas si "dingue"»
A Arcueil, un coup de pouce lors du passage en caisse