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RPT-La Serbie toujours confrontée à la pression des migrants

par Fedja Grulovic et Marco Djurica VRSKA CUKA, Serbie (Reuters) - Répétition titre Le renforcement des contrôles aux frontières et l'édification de barrières par certains pays de l'Union européenne n'ont pas tari le flux de migrants fuyant les conflits du Proche-Orient et d'Afrique pour se réfugier en Europe. Depuis le mois de juillet, les gardes-frontières ont arrêté plus de 10.000 migrants qui tentaient de pénétrer en Serbie à partir de la Bulgarie et de la Macédoine. A l'automne 2015, c'étaient plusieurs centaines de milliers de personnes parties de Syrie, d'Irak ou d'Afghanistan qui avaient réussi à rejoindre le continent européen à partir de la Turquie puis à poursuivre leur route à travers les Balkans afin de gagner les pays de l'espace Schengen, notamment l'Allemagne. Les chiffres, cette année, sont moindres en raison de l'accord conclu entre l'Union européenne et la Turquie, qui a accepté de reprendre sur son territoire les réfugiés syriens arrivés dans les îles grecques, et en raison des barrières frontalières qui ont été érigées. Selon le porte-parole du ministère serbe de la Défense, Jovan Krivokapic, les patrouilles frontalières dissuadent la plupart des migrants en situation illégale. Récemment, 960 d'entre eux ont été interpellés et conduits dans des centres de rétention. "Au cours des deux dernières semaines, nous avons enregistré une pression plus forte sur la frontière avec la Bulgarie", a-t-il reconnu. "Des groupes d'une cinquantaine de personnes profitent d'une météo favorable pour s'infiltrer en passant par des zones boisées ou des chemins de montagne." 460 KM DE FRONTIÈRE Les patrouilles, équipées de véhicules tout-terrain, de véhicules de transports de troupes et d'équipements de vision thermique, surveillent 460 km de frontière avec la Bulgarie et la Macédoine. Des unités hongroises participent à ces opérations, qui devraient prochainement bénéficier de renforts en provenance de l'Autriche et de la France. Le flux de ceux qui réussissent à gagner le territoire hongrois s'est largement tari et pourrait encore diminuer après le référendum que la Hongrie organise dimanche pour refuser les quotas de réfugiés proposés par la Commission européenne. Ce scrutin pourrait être suivi par une fermeture totale de la frontière sud du pays. Actuellement, quelque 7.000 personnes se trouvent dans des camps de réfugiés en Serbie contre 4.000 en juillet et les tensions restent fortes sur place. Ces mesures de contingentement ne dissuadent pas pour autant des migrants qui, une fois refoulés, tentent à nouveau leur chance, parfois avec l'aide de passeurs. "Une fois j'ai fait 15 km, la police nous a attrapés et nous a renvoyés", raconte un Pakistanais, auteur de plusieurs tentatives de passage en Hongrie. "J'ai essayé il y a trois jours et j'ai marché cinq km avant que la police nous attrape et nous renvoie." (Pierre Sérisier pour le service français)