Le Royaume-Uni traite encore des demandes d’asile déposées au début du XXIᵉ siècle
“Une demande d’asile déposée à la fin du mandat de Tony Blair, voilà bientôt dix-sept ans, était toujours en cours d’examen au ministère de l’Intérieur cette année”, grince The Times, mardi 2 octobre. Dix-neuf autres dossiers en cours d’examen dateraient d’une “période comprise entre dix ans et seize ans et demi”.
À travers une série de données obtenues en vertu de la loi sur la liberté d’information, le quotidien londonien constate “l’ampleur du défi qui attend le nouveau gouvernement travailliste” sur la question de l’accueil des réfugiés.
Au total, 85 839 personnes se trouvaient dans l’attente d’une décision initiale des autorités britanniques en juin 2024. “Les dossiers sont parfois complexes”, note The Times, assorties d’enquêtes longues et fastidieuses.
“Pour l’un d’entre eux, par exemple, les investigations portent sur d’éventuels crimes de guerre commis dans son pays d’origine. Certains se trouvent actuellement en prison, ce qui suspend la procédure, et d’autres font l’objet de signalements antiterroristes”.
Le retard pris dans le traitement des demandes d’asile fait régulièrement les gros titres de la presse britannique, dans un contexte d’augmentation du nombre de candidats à l’asile arrivés par la Manche ces dernières années. “Le coût pour la collectivité devient inacceptable”, s’agace le journal conservateur dans son éditorial du 2 octobre.
Si la suppression du plan Rwanda décidée par le nouvel exécutif doit permettre de réallouer 800 millions de livres au traitement des demandes, les estimations indépendantes “prévoient un déficit budgétaire de 4 milliards induit par les divers coûts liés aux processus d’examen”. Pour cause, signale The Times, “les règles actuelles interdisent par exemple aux candidats à l’asile de travailler et de gagner de l’argent par eux-mêmes” : ceux-ci sont donc hébergés aux frais de l’État “dans des hôtels qui deviennent d’ailleurs ensuite des cibles pour les groupes d’extrême droite”, une allusion aux attaques contre les centres d’hébergement d’urgence observées lors des émeutes du mois d’août dans le pays.
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