Royaume-Uni: l'industrie alimentaire incitée à réduire l'apport calorique de ses plats

Une usine de frites McCain en mai 2019. (photo d’illustration) - Martin Bureau-AFP
Une usine de frites McCain en mai 2019. (photo d’illustration) - Martin Bureau-AFP

Vers des pizzas plus petites? Au Royaume-Uni, la crise du Covid-19 et les liens établis entre le surpoids et la gravité des symptômes du coronavirus ont fait office de véritable électrochoc pour le gouvernement, qui a décidé de s'emparer du dossier de l'obésité, qui touche 20,1% des résidents du pays. Pour lutter contre ce problème de santé publique, il recommande ainsi aux acteurs de l'industrie alimentaire de réduire l'apport calorique de leurs produits et de leurs plats, rapporte le Times.

20% de calories en moins

L'objectif de cette mesure est de réduire de 20% la teneur énergétique des plats commandés en restaurant ou achetés en grande surface à l'horizon 2024. Cette réduction concerne également les snacks et les encas, précise le Guardian: la barre a été placée à 5% de calories en moins dans les chips et les sandwichs. Les menus pour enfants, quant à eux, devraient réduire de 10% leurs apports énergétiques.

Public Health England (PHE), une agence rattachée au ministère de la Santé britannique, souhaite également abaisser la teneur énergétique maximale préconisée de plusieurs plats. Ainsi, un plat principal ne devrait pas dépasser 1345 calories (contre 2095 actuellement), une pizza 1230 (contre 2320) et un sandwich 580 (contre 1140), rapporte le Times.

Pour parvenir à ces objectifs, la PHE propose aux acteurs de l'industrie alimentaire de réduire, dans une certaine mesure, la taille des portions vendues. Pas trop, toutefois, car il faut éviter que les consommateurs choisissent d'acheter deux produits pour compenser cette réduction.

Une mesure non contraignante

Cette idée s'est attirée les foudres de l'industrie alimentaire, qui déplore le manque de temps pour s'adapter aux nouvelles recommandations, mais aussi de certaines organisations de santé. Ces dernières regrettent son caractère non contraignant: les préconisations de Public Health England doivent en effet être appliquées sur la base du volontariat.

"Plus vite nous aurons des mesures obligatoires, plutôt qu'un espoir que l'industrie diminue d'elle-même le nombre de calories de ses produits, plus vite nous aurons une chance de freiner l'obésité", se désole Tim Fry, président du National Obesity Forum, dans le Guardian.

Un vaste plan de lutte contre l'obésité

Cette mesure s'inscrit dans un plan plus large de lutte contre l'obésité annoncé par le gouvernement britannique fin juillet. Public Health England (PHE) avait déjà formulé une première proposition dans ce cadre, visant à limiter la publicité pour les aliments peu sains.

La nourriture industrielle, souvent trop grasse et trop sucrée, mais aussi les cafés et les restaurants, jouent un rôle prépondérant dans la progression de l'obésité. Selon le Guardian, les pizzas vendues dans les restaurants et pizzerias peuvent contenir jusqu'à 2320 kilocalories: c'est plus que l'apport énergétique quotidien recommandé pour une femme (entre 1800 et 2000 kcal).

Article original publié sur BFMTV.com