Royaume-Uni: le directeur du British Museum démissionne après une série de vols
Le directeur du British Museum a annoncé vendredi sa démission immédiate à la suite d'une série de vols dans ses collections, une affaire particulièrement embarrassante pour l'une des institutions culturelles les plus prestigieuses du monde.
En poste depuis 2016, Hartwig Fischer, né en 1962, avait déjà fait part de son intention de céder sa place l'année prochaine. Mais la pression sur cet historien de l'art allemand - premier non-Britannique à la tête du British Museum - ne cessait de monter depuis l'annonce le 16 août de la disparition d'une série de pièces des collections, certaines remontant au XVe siècle avant J.C.
"Il est évident que le British Museum n'a pas réagi comme il aurait dû aux avertissements de 2021 et au problème désormais totalement visible", a déclaré Hartwig Fischer, cité dans un communiqué. "La responsabilité de cet échec incombe en dernier ressort au directeur."
Démission acceptée
"La situation dans laquelle se trouve le musée est extrêmement grave. Je crois sincèrement qu'il surmontera cet épisode et qu'il en sortira plus fort mais j'en suis malheureusement arrivé à la conclusion que ma présence constitue une source de confusion", a-t-il ajouté.
Le président du musée, George Osborne, a précisé que la démission avait été acceptée et qu'une direction par intérim serait mise en place en attendant la sélection d'un nouveau patron pour l'institution, qui figure parmi les attractions les plus visitées du Royaume-Uni.
"Il a agi honorablement en faisant face aux erreurs qui ont été commises. Personne n'a jamais douté de l'intégrité d'Hartwig, de son dévouement à son travail ou de son amour pour le musée", a déclaré George Osborne.
L'annonce d'une série de vols, des petites pièces non exposées conservées parmi les millions de pièces des réserves, a constitué une déflagration pour le musée. Il s'agit notamment de bijoux en or, des pierres semi-précieuses ou de la verrerie datant du XVe siècle avant J.C. au XIXe siècle après J.C..
L'institution avait indiqué mi-août avoir renvoyé un employé, avoir saisi la police et lancé une enquête indépendante afin de faire la lumière sur ces vols et en tirer les leçons.
Depuis, les révélations se multiplient au compte-gouttes dans la presse qui évoque des centaines d'objets disparus sur plusieurs années, certains se retrouvant en vente sur eBay pour des sommes modiques.
La presse a par ailleurs identifié l'employé comme Peter Higgs, un conservateur reconnu dans les milieux de l'art.
Selon certains médias, non seulement il aurait été laissé en poste malgré des soupçons mais aurait été récemment promu pour superviser les collections grecques comprenant les marbres du Parthénon, pièces au coeur d'une dispute ultrasensible car réclamées par la Grèce. La police de Londres a précisé avoir interrogé un homme mais n'avoir lancé aucune poursuite en l'état.